jeudi 27 août 2009

Le sauveur (Jo Nesbo)

Sauve qui peut !

Le dernier Jo Nesbo, Le bonhomme de neige, nous avait laissé un arrière-goût de déception tant le maître norvégien es polars nous avait habitués à du bon, du très bon.
Ouf, la veine n'est pas tarie : Le sauveur renoue avec les meilleures heures de l'inspecteur Harry Hole.
C'est du pur Jo Nesbo, noir et désespéré à souhait.
Ça démarre on ne peut plus glauque entre un faux suicide de junkie et un viol dans les rangs de l'Armée du Salut.
[...] " Tu dis un seul mot, et je te taille en pièces " chuchota-t-il.
Et elle ne dit jamais un seul mot. Car elle avait quatorze ans, et elle était sûre que si elle fermait les yeux très fort et se concentrait, elle verrait les étoiles à travers le toit. Dieu avait le pouvoir d'accomplir ce genre de choses. Si seulement Il le voulait bien.
Mais, comme chacun sait aujourd'hui, Dieu est très occupé et n'est que très rarement à l'écoute de ses ouailles ...
[...] " Mais quand Dieu ne fait pas son boulot, il faut bien que quelqu'un d'autre le fasse. "
Alors c'est Le Sauveur qui s'y colle.
Un croate qui a gagné son surnom pendant le siège de Zagreb en rampant sous les chars serbes pour leur coller une mine aux fesses. Et qui depuis, s'est recyclé en tueur à gages, choisissant soigneusement les causes à sauver, accordant le salut éternel avec une efficacité toute professionnelle.
Bien sûr ça dégénère et l'ami Harry Hole devra démêler tout cela sans s'y mêler lui-même, enfin pas trop.
Un milieu original que cette Armée du Salut, décrite ici comme une secte obsédée par le "salut" de ses junkies, une famille trop unie où la loi du silence prime coûte que coûte, et qu'on ne s'attendait guère à retrouver dans ce pays nordique, riche et modèle ...
[...] Et n'était-ce pas un constat d'échec criant pour la démocratie sociale la plus réussie - tout au moins la plus riche - du monde que d'autoriser que la drogue et l'argent puissent changer de main au grand jour, en plein cœur de la capitale ?
Un excellent épisode, on l'a dit, où Jo Nesbo nous promène par le bout du nez de Zagreb à Oslo (avec même une petite virée à Paris !).
Et où les fans de la série découvriront de nouvelles ramifications de la corruption qui gangrène la police d'Oslo depuis le trafic d'armes de l'affreux Waaler, mis à jour dans les épisodes précédents.


Pour celles et ceux qui aiment les contes de Noël.
Folio policier édite ces 670 pages en poche qui datent de 2005 en VO et qui sont traduites du norvégien par Alex Fouillet.
Le Golb en parle. D'autres avis sur Critiques Libres.