lundi 17 juillet 2017

Kaboul Express (Cédric Bannel)

[...] Il a un plan. Quel plan ?

Il y a deux ans Cédric Bannel nous avait franchement bluffés avec son Homme de Kaboul qui nous emmenait avec intelligence au cœur d'un Afghanistan dont on parle beaucoup mais qu'on connait si peu.
Malheureusement depuis, Bannel semble avoir égaré la recette miracle et se perd dans des thrillers beaucoup plus conventionnels.
Pas inintéressants et toujours très agréables à lire mais la magie afghane n'est plus tout à fait là.
Voici donc une troisième aventure du qomaandaan Oussama Kandar et de sa désormais associée franco-française Nicole Laguna.
[...] — Oh, j'oubliais : le qomaandaan Kandar et ses principes moraux !
— Mes principes sont la seule chose que personne ne peut me prendre.
— Détrompez-vous, mon ami. De la vie aux principes, Allah peut reprendre tout ce qu'Il a donné.
Reconnaissons que même très conventionnelle, cette aventure est plus réussie que la précédente Baad, et que l'auteur se dépatouille habilement d'un sujet plutôt casse-gueule en nous démontant minutieusement les mécanismes d'un attentat des plus explosifs contre notre Douce France.
[...] — Attends ! Il y a le gamin. Il sait, lui !
Oussama et Chinar échangent un coup d'œil. Encore le garçon.
— Quel gamin ? Qu'est-ce qu'un gamin a à foutre avec ça ?
— C'est lui qui a tout préparé. Il a un plan.
— Quel plan ?
— Il l'a appelé Aube noire. Avec Merwais, ils vont frapper la France. Une attaque de plusieurs martyrs, avec des explosifs et des gaz toxiques.
Kaboul Express c'est le nom de la filière afghane qui alimente le monde en jeunes martyrs prêts à tout pour rejoindre les vierges promises.

Pour celles et ceux qui aiment les plans diaboliques.
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lundi 10 juillet 2017

Mör (Johanna Gustawsson)

[...] Va savoir quel goût ça a ?

La française Johana Gustawsson. va-t-elle renouveler le polar nordique ?
En tout cas le polar européen : née à Marseille, elle vit à Londres, avec un suédois ...
Rien d'étonnant à ce que son polar Mör cherche à mêler une série de crimes bien actuels (en Suède) avec des réminiscences de Jack l'Éventreur (à Londres évidemment).
[...] Elle a dit que tout était lié à Jack l’Éventreur.
Mör signifie tendre en suédois, attendrie, ... comme une viande goûteuse et bien savoureuse ...
[...] Maintenant, va savoir quel goût ça a ?
[...] Une fois que tu as goûté à la viande humaine, tu ne peux plus t’en passer.
De quoi se régaler avec ce thriller bien mené autour de personnages intéressants (et féminins) : fliquette, profileuse, ...
La virée dans le Whitechapel du XIX° n'est pas forcément très réussie (ni très utile) mais on ne s'y attarde pas heureusement, pour découvrir peu à peu et avec grand intérêt, une autre histoire et un autre passé beaucoup plus intéressants. Histoire(s) et passé(s) qui donneront tout leur sens à cette série de crimes ... et au titre du bouquin.

Pour celles et ceux qui aiment les plaisirs de la chair.
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jeudi 6 juillet 2017

Dans les eaux du grand nord (Ian McGuire)

[...] Mais ça ne ressemble pas à une chasse à la baleine.

Depuis Moby Dick, on a comme une attirance un peu particulière pour les chasseurs de baleines et les glaces des pôles [1] [2].
Alors à l'appel du britannique Ian McGuire on répond 'partant' comme ces shetlandais sans travail :
[...] assez bêtes ou malavisés pour s’embaucher sur un bateau commandé par un homme dont la terrible malchance était aussi bien connue.
Et nous voici embarqués pour Les eaux du Grand Nord pour une aventure maritime qui bien entendu ne peut que mal se terminer.
[...] Je suis capitaine de baleinier, mais ça ne ressemble pas à une chasse à la baleine, Mr Sumner. Je peux vous assurer que ça ne ressemble pas à une chasse à la baleine.
[...] J’imagine que le Seigneur ne passe pas beaucoup de temps ici, dans les eaux du Nord, répond-il avec un sourire. Sans doute qu’il n’aime pas trop le froid.
Hommes et Nature rivalisent de sauvagerie dans cette aventure pleine de bruit et de fureur, les cris sont ceux des hommes et la colère celle des glaces.
[...] L’iceberg se déplace à la vitesse d’un homme qui marche d’un bon pas et, sur son passage, il racle la banquise et recrache des radeaux de glace de la taille d’une maison, comme des copeaux tombant des mâchoires d’un tour. La banquise tremble sous les pieds de Sumner.
L'humanité ne sort pas véritablement grandie de cette aventure sans héros et McGuire nous dépeint une Angleterre bien sombre au lendemain de la débâcle indienne.
[...] Personne n’en veut plus, de l’huile de baleine ; maintenant, il n’y en a plus que pour le pétrole, le gaz de houille, tu sais bien.
— Le pétrole, ça ne durera pas, réplique Brownlee. C’est juste une mode. Et les baleines sont encore là.


Pour celles et ceux qui aiment la viande de phoque crue.
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