mercredi 21 juin 2023

Le code de Katharina (Jørn Lier Horst)

[...] Le code de Katharina était resté une énigme.

    L'auteur, le livre (464 pages, 2021, 2017 en VO) :

On se répète, mais c'est toujours un grand plaisir que de retrouver le norvégien Jørn Lier Horst, son écriture fluide et agréable, ses intrigues pas trop stressantes et ses personnages devenus familiers, le flic William Wisting et sa fille journaliste Line. 
Au fil des épisodes, cet auteur fait preuve d'une belle régularité et c'est finalement assez rare pour être souligné (et répété !) d'autant que le rayon trop à la mode des polars nordiques ne recèle pas que des pépites.
Voici donc le mystère du Code de Katharina.

    On aime beaucoup :

❤️ Des personnages devenus familiers, William Wisting, le veuf tranquille et patient, Line sa fille journaliste, qui mènent leurs enquêtes chacun à leur manière.
❤️ Un auteur qui prend son temps pour détailler le laborieux et ingrat travail d'enquête, un travail d'autant plus difficile qu'il s'agit ici de "cold case" qui datent de vingt-cinq ans. Rien d'extraordinaire ni de spectaculaire comme d'habitude mais un moment de la vie norvégienne et toujours la description soignée d'un méticuleux et laborieux travail d'enquête.
❤️ Un polar soigné, sans péripéties spectaculaires, au cœur de la vie norvégienne dans la région des fjords du Vestfold au sud d'Oslo.

      L'intrigue :

Wisting reste obsédé par la disparition non élucidée de Katharina Haugen, il y a près de vingt-cinq ans. Son mari disposait d'un bon alibi. Elle avait laissé quelques chiffres sur un mystérieux papier abandonné sur la table ...
[...] Le code de Katharina. Wisting observa la photocopie du document les yeux mi-clos. Une série de nombres répartis sur trois lignes verticales. Jusqu'ici personne n'avait réussi à en comprendre la signification.
[...] Le code de Katharina était resté une énigme pendant vingt-quatre ans.
Mais voilà que le mari, Martin Haugen, devient soudain suspect ... dans une autre affaire de disparition, survenue deux ans avant celle de sa femme !
[...] Nous allons aussi nous intéresser à l'une des affaires d'enlèvement les plus célèbres de l'histoire criminelle norvégienne. Celui de Nadia Krogh, dix-sept ans, en 1987. Ses ravisseurs, jamais identifiés, réclamaient trois millions de couronnes de rançon. L'argent a été déposé à l'endroit convenu, mais personne n'est jamais venu le chercher, et on n'a jamais revu Nadia.
Double disparition, double cold case ...
Et même, double voire triple enquête puisque Jørn Lier Horst nous concocte un montage bien tordu : un inspecteur de Kripos (la "crim" norvégienne) débarque d'Oslo pour rouvrir le cold case de la disparition de Nadia Krogh et embarque Wisting et sa fille, la journaliste Line, dans une machiavélique manipulation pour faire craquer le suspect ! 
Tous les trois vont devoir coopérer, chacun selon ses méthodes, pour fouiller le passé et mettre au jour la vérité.
[...] La pelleteuse trembla, vibra puis s'arrêta. Une exclamation rompit le silence. « Il y a quelque chose ! »

Pour celles et ceux qui aiment les flics et les journalistes.
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vendredi 9 juin 2023

Celui qui n'était pas un meurtrier (Michael Hjorth et Hans Rosenfeldt)

[...] Tout était allé de travers dans cette affaire.

    Les auteurs, le livre (513 pages, 2014 puis 2022, 2011 en VO) :

C'est avec pas mal de retard qu'on découvre un duo d'auteurs suédois : Michael Hjorth et Hans Rosenfeldt, tous deux scénaristes, et il va nous falloir remonter au tout début d'une série policière avec Celui qui n'était pas un meurtrier, adaptée en série télé.
Hans Rosenfeldt est d'ailleurs le créateur de la très remarquable série télé Bron.
Leur roman était déjà paru en français sous le titre Dark secrets, il s'agit d'une réédition chez Actes Sud.

    On aime bien :

❤️ Des auteurs qui préfèrent prendre leur temps pour camper tous leurs personnages, quitte à laisser piétiner l'intrigue et les enquêteurs pendant quelques chapitres : cela nous donne une belle galerie de portraits, tous bien dessinés, enquêteurs, victimes et autres qui se débattent dans leur solitude et leurs problèmes de couples en perdition. 
[...] — Vous feriez peut-être mieux de ne pas rester seule en ce moment. 
— Mais c’est ce que je suis pourtant. Je suis seule maintenant.
❤️ L'exécrable personnage de Sebastian, le psycho-profileur, un véritable mufle qui ne devrait plus exister à notre époque #MeToo, [Un insupportable marginal avec qui personne ne voulait travailler], mais voilà c'est aussi [Une pointure dans son domaine].
[...] Dès qu’il ouvrait la bouche, il était soit grossier, soit sexiste, soit critique, soit tout simplement désagréable. Tant qu’il se taisait, il ne vexait personne.

      L'intrigue :

À Västerås, non loin de Stockholm, on retrouve dans les marais, le cadavre d'un adolescent dont un homme vient de se débarrasser. Un homme qui ne se considérait pas lui-même comme un meurtrier ... 
Mais l'enquête policière démarre plutôt mal : [Tout était allé de travers dans cette affaire de disparition. Absolument tout. Il fallait mettre fin à cette série d’erreurs.] 
Mais tout ne va pas vraiment pour le mieux dans cette grosse ville de Suède qui se donne des airs bourgeois, et après avoir pris le temps de camper soigneusement tous leurs personnages, les auteurs ne seront avares ni de fausses pistes ni de rebondissements. 
On tient là le premier épisode de ce qui s'annonce comme une très bonne série : on y reviendra !

Pour celles et ceux qui aiment les profileurs, même s'ils sont désagréables.
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