mardi 23 avril 2013

La dette (Mike Nicol)

Nuages sombres sur la nation arc-en-ciel.

http://carnot69.free.fr/images/afric.gifNous revoici partis en Afrique du sud avec un polar de Mike Nicol : La Dette, qui nous a été aimablement proposé par Babelio et les éditions Ombres Noires.
Le tout annoncé par Courrier International et un grand succès chez nos voisins allemands : le vol semblait alléchant.
Mais l'atterrissage est un peu décevant.
Mike Nicol nous conte l'histoire de deux anciens trafiquants d'armes, deux gars pas très reluisants (un blanc et un black, pour équilibrer sans doute) qui depuis les belles années des guerres sud-africaines se sont recyclés dans la sécurité rapprochée, par exemple celle des riches venus au Cap pour un safari-chirurgie (esthétique s'entend, la chirurgie).
Les deux compères mènent la belle vie, avec même quelque magot planqué dans les îles, et tout irait pour le mieux sous le ciel de la nouvelle nation arc-en-ciel.
Sauf qu'on n'échappe pas impunément à son passé. Quand on a fait ce qu'on devine qu'ils ont fait, on a forcément des dettes de ci de là.
À commencer par une dette envers des "potes" encore moins reluisants dont il faut assurer la sécurité : les "potes" en question trafiquent dans la drogue et les soirées hot pour la nouvelle bourgeoisie du Cap. Bon gré mal gré, faut bien les aider, eu égard à ce qu'ils savent du passé.
Et puis peut-être une dette envers d'autres groupuscules activistes avec aux commandes une beauté sombre à la main mystérieusement gantée. La belle Shemina semble en vouloir à nos deux compères, eu égard à ce qui s'est passé dans le passé. Et elle s'oppose tout à fait au trafic de drogue : les ennuis vont commencer.
Il y aura même d'autres équipes dans la danse, toujours reliées au passé. Visiblement le ciel de la nation arc-en-ciel reste obscurci et du passé, il n'est pas possible de faire table rase.
Trafic d'armes, trafic de diamants(1), trafic de drogue, enlèvements, meurtres et assassinats, ... voilà le menu.
Avec en prime quelques balades dans la ville, entre montagne et océan, ça donnerait presque envie.
Sauf que ça ne prend pas tout à fait : l'intrigue est un peu décousue (beaucoup d'acteurs, plusieurs sujets, pas de fil conducteur solide), le style un peu sec, les héros pas très charismatiques, ... on a un peu de mal à rester accroché même si ça se lit sans déplaisir.
Les paysages du Cap ont l'air magnifiques mais le ciel peint par Mike Nicol n'est pas encore suffisamment dégagé pour nous inciter à aller y passer des vacances.
Ce bouquin nous a semblé moins intéressant que ceux de Deon Meyer et moins bien écrit que celui de Malla Nunn.
(1) - ça va ensemble, rappelez vous le film Blood Diamond

Pour celles et ceux qui aiment les trafiquants.Ces 560 pages parues chez Ombres Noires datent de 2009 en VO et sont traduites de l'anglais par Estelle Roudet.
D'autres avis sur Babelio. On peut feuilleter quelques pages chez Ombres Noires.

mercredi 3 avril 2013

Infiltrée (John Connor)

infiltree

200% adrénaline.

Alors c'est qui donc qui nous a parlé d'Infiltrée de John Connor ?
On sait plus, on n'a pas noté, on retrouve plus (un comble avec tous les outils du ouèbe qu'on a) et c'est pas bien.
Alors on peut pas remercier cette bonne âme qui nous aura valu quelques heures stressantes, des moments haletants, quasi une ou deux nuits blanches, et même à MAM de louper sa station de métro (ou presque : heureusement au fil des âges, les parisien(ne)s ont développé quelques réflexes cérébrospinaux).
Car une fois ouvert ce piège, impossible de reposer la liseuse.
C'est du thriller 200% adrénaline. Méchants tueurs, très méchants, gentille dame (mais plus gentille du tout quand elle s'énerve), enlèvements, tortures, meurtres, et j'en passe, y'a même une gamine de onze ou douze ans en prime(1).
Et ça démarre très fort, dès la deuxième page avec un mec ligoté, déjà bien amoché et bien arrosé (d'essence, ça va sans dire), qui se fait défenestré en flammes.
[...] Akhtar n’avait probablement jamais tabassé personne de sa vie. Tout dans ses mouvements transpirait la peur : il cognait n’importe comment, sans viser, impatient d’en finir au plus vite. Stijn lui avait dit qu’il ne fallait pas de sang. Pourtant, il s’était emparé de ce pied de chaise et, avec un haut-le-cœur, avait frappé à la tête.
[...] Stijn fit un pas en arrière, sortit son Zippo et l’alluma. Sans hésiter une seconde, il l’approcha du blouson de l’homme et l’y laissa un instant, le temps que le feu prenne. Le tissu s’embrasa en produisant un bruit semblable à celui d’un feu de cuisinière qu’on allume après avoir laissé le gaz ouvert quelques secondes. Les flammèches bleues qui éclairèrent momentanément son visage se transformèrent très vite en flammes jaune orangé, si chaudes que Stijn sentit ses sourcils chauffer. Il recula et, fasciné, contempla le spectacle.
Le ton est donné. Et le rythme ne baissera pas tout au long du bouquin.
Mais ça encore, c'est rien, rodé, blasé, on a l'habitude, et c'est plus ça qui fait le bon bouquin.
Non l'astuce de Connor qui double la mise et le stress, c'est que le lecteur se retrouve brutalement plongé et sans explication en pleine guerre des gangs et/ou des polices (?) et n'y comprend rien, mais rien du tout ! Aucun des personnages n'est réellement celui qu'on croit ! Les méchants sont peut-être des gentils mais redeviendront sans doute des méchants quand même, va savoir. Et inversement.
Faut dire que l'héroïne (Karen ? Anna ?) est une infiltrée, c'est -à-dire qu'elle fait semblant d'être ce qu'elle n'est pas pour mieux piéger des vilains qui font semblant de ne pas être ce qu'ils sont.
Évidemment elle va déguster parce que quelqu'un a vendu la mèche ... qui c'est donc ?
Alors même si le style simple et efficace ne mérite pas de réveiller Victor Hugo, on dévore ce thriller à toute allure : à la fois bien sûr pour en finir avec les atrocités dont certains font l'objet(2) (100% adrénaline) mais aussi et surtout pour savoir finalement qui est qui (+100% adrénaline) = 200% efficace !
(1) - fort heureusement, l'auteur évite le mélo larmoyant avec la gamine qui s'avère finalement encore plus Lara Croft que sa mère - mais faut dire qu'elle a été à bonne école 
(2) - genre égorgement dans un abattoir à moutons, par exemple, très chic n’est-il pas ?

Pour celles et ceux qui aiment thriller.
Et on n'a pas noté ceux qui en parlaient aussi, c'est pas bien.