jeudi 26 septembre 2013

Travail soigné (Pierre Lemaître)

Franco-polar.


Dans la série : les bons bouquins lus cet été
Remercions Xavier de nous avoir signalé Pierre Lemaitre, inconnu jusqu’ici de nos services.
Quel dommage d’être, jusqu’ici, passé à côté de cet auteur français de polars qui n’a rien à envier à, disons par exemple Fred Vargas.
L’écriture de Pierre Lemaitre est du même niveau que celle de la dame. Travail soigné, c’est le titre de son bouquin mais aussi notre conclusion : travail soigné.
Il ne faut que quelques lignes à cet auteur pour brosser un portrait bien typé de ces personnages, quelques coups de pinceau et voilà, on se fait une idée bien précise de tel ou tel.
Quant au héros-flic, le commandant Camille Verhoeven, voilà un flic pas banal ! Le bonhomme, le petit bonhomme, ne mesure que un mètre quarante-cinq ! De quoi fournir quelques pages amusantes, cocasses, curieuses, dérangeantes, …
[…] Du haut de son mètre quarante-cinq définitif, Camille ne savait pas, à cette époque, ce qu’il haïssait le plus, de cette mère empoisonneuse qui l’avait fabriqué comme une pâle copie d’un Toulouse-Lautrec seulement moins difforme, de ce père calme et impuissant qui regardait sa femme avec une admiration de faible ou de son propre reflet dans la glace.
On a dit polar, serial killer, … autant dire que ça commence fort quand les flics découvrent avec nous la première scène de crime :
[…] - C’est quoi ce bordel …
[…] - Il me faut deux équipe. Ça va être long.
Et il ajouta, ce qui n’était pas dans ses manières :
- C’est pas commun comme truc …
Ça n’était pas commun.
Et une fois prises les photos et les empreintes :
[…] Les journalistes sont un peu comme des employés des pompes funèbres, ils vous estiment la longueur d’un corps au premier coup d’œil. Et en voyant sortir les sacs, tout le monde devina que tout ça était en morceaux.
Heureusement, on fait dans le culturel : maman Verhoeven était peintre et le serial killer se sent lui aussi un peu une âme d’artiste (dommage pour ses victimes, mais elles n’avait qu’à pas traîner dans le bouquin, tant pis pour elles).
Ce roman est truffé d’hommages à la littérature policière(1), de références, notamment au Dahlia noir de James Ellroy (Pierre Lemaitre enseigna la littérature).
Et la construction du bouquin est un petit chef d’œuvre, juste pour la beauté du geste d’écriture : on vous laisse découvrir les surprises qui se cachent entre le roman policier et le livre tout court.
Le commandant Verhoeven est un petit bonhomme mais un grand flic, de ceux qu’on va avoir grand plaisir à retrouver lors de prochaines enquêtes.
On reparle donc très bientôt de Pierre Lemaitre ! Et on attend sagement le prochain épisode [Alex] avant d’épingler le coup de cœur.
(1) - mais sans qu’il soit besoin d’être expert pour apprécier l’enquête : Lemaitre est un excellent guide

Pour celles et ceux qui aiment les petits flics et les grands serial killers.
D’autres avis sur Babelio.

2 commentaires:

Didi a dit…

Bonsoir,
il faut que vous lisiez "Robe de marié" excellent !
Et puis j'attends de lire son dernier roman qui a priori est pas mal du tout. Au revoir ... là haut !

Unknown a dit…

Je n'ai pas l'habitude de lire des polars, et ce n'est pas le genre à lire juste avant de s'endormir !!!
Celui-ci est vraiment très bien écrit (je ne regrette pas ce coup d'essai) et l'histoire est rondement menée.
Je regrette une seule chose : la fin en queue de poisson !!!