vendredi 16 février 2007

Le lièvre de Vatanen (Arto Paasilinna)


C'est bien sûr un lieu commun que de rappeler que la qualité d'un bon bouquin ne se mesure pas à la quantité de pages reliées : mais après Soie, Neige et Mer d'encre (les 3 petits opuscules asiatiques dont on a parlé récemment), voici les 200 pages du petit Lièvre de Vatanen du finlandais Arto Paasilinna, encore un format idéal pour s'évader vite et loin, le temps d'un trajet dans les transports en commun !
Le finaud finnois Arto Paasilinna nous raconte ici l'odyssée d'un homme qui a tout largué : boulot, femme, bateau, ... après avoir rencontré un lièvre boitillant.
Nous voici entraînés à la suite de ce couple improbable à travers les lacs, les forêts et les villages de Finlande jusqu'en Carélie et le périple est prétexte à toutes sortes de rencontres dépaysantes, farfelues et sincèrement humaines.
On éteint un incendie de forêt, on débarde des radeaux, on distille de l'eau de vie en douce, on retape des cabanes à sauna, on prend plusieurs cuites et on se lance à la poursuite d'un ours : toutes ces histoires jalonnent agréablement ce parcours sans queue ni tête, autres que celles du lièvre.
C'est rafraîchissant et léger : il y a comme un vent de liberté qui souffle entre les sapins.
De quoi nous faire regretter d'avoir manqué en décembre l'adaptation au cinéma ... mais on avait l'excuse d'avoir repéré le nom de Christophe Lambert au générique ! ...
Il ne reste qu'à espérer que chacun d'entre nous croise un jour, lui aussi, un petit lièvre porte-bonheur ...
[...] Vatanen monta dans l'autocar de Heinola, car il n'est pas bon de rester éternellement oisif, même dans un village agréable. 
Il s'assit sur la banquette au fond du car, le lièvre dans un panier. A l'arrière, quelques paysans fumaient. Quand ils virent le lièvre dans le panier, la conversation s'engagea. On constata qu'il y avait cet été-là plus de levrauts que d'habitude, on se demanda si ce lièvre-ci était un mâle ou une femelle. On demanda à Vatanen s'il avait l'intention de tuer et de manger le lièvre quand il aurait grandi. Vatanen déclara qu'il n'y songeait pas. On en conclut que personne bien sûr ne tuerait son propre chien, et qu'il est parfois plus facile de s'attacher à un animal qu'à un être humain.

Voir aussi Un homme heureux, lecture suivante.


Aucun commentaire: