Mer d'encre nous emmène en Chine à la fin des Ming et aux débuts de l'invasion par la dynastie mandchou des Qing : c'est l'histoire légendaire d'un prince devenu maître du pinceau à l'encre de chine, entre peinture et calligraphie.
On y parle donc de cet art typiquement asiatique qui consiste à transformer le noir absolu de l'encre de Chine en dessin vif et "coloré", véritable philosophie zen.
L'écriture de Weihe n'atteint pas la pureté poétique de celle de la Soie d'Alessandro Baricco mais cet ouvrage d'à peine plus de 100 pages est une petite incursion, instructive et plaisante, dans les mystères de l'extrême-orient.
Curiosité supplémentaire, le livre est agrémenté de reproductions de peintures à l'encre, celles-là même qui sont décrites dans le roman.
[...] Quand tu plonges ton pinceau dans l'encre, tu le plonges dans ton âme. Et quand tu diriges ton pinceau, c'est ton esprit qui le dirige. Sans profondeur et sans abondance, ton encre manque d'âme; sans direction et sans vitalité, ton pinceau manque d'esprit. L'un reçoit de l'autre. Le trait reçoit de l'encre, l'encre reçoit du pinceau, le pinceau reçoit du poignet et le poignet reçoit de ton esprit conducteur. C'est cela maîtriser la puissance de l'encre et du pinceau.
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