Le 36, boulevard Yalta, c'est le siège de l'équivalent du KGB d'un pays de l'est, quelque part entre la Tchécoslovaquie et la Roumanie.
Nous voici donc plongés en pleine guerre froide de l'autre côté du rideau de fer où nous suivons les péripéties de l'agent Brano Sev.
La première partie du bouquin est particulièrement intéressante qui dépeint une petite ville de campagne : les habitants, leurs habitudes locales, la famille du major Sev (qui d'ailleurs ne voit pas sa profession d'un très bon oeil), ...
On passe ensuite à l'ouest et l'aventure se poursuit à Vienne de manière plus classique : on navigue dans le microcosme des espions de tout bord, en essayant de deviner qui cache son jeu (allez, un indice : en fait, à peu près tout le monde !).
Au fil des pages, nous voici, comme le héros Brano Sev, manipulé et retourné en tous sens jusqu'au dénouement final, un peu convenu il faut le reconnaître.
On finit par se prendre de compassion pour le major Sev qui se fait régulièrement rossé et malmené, ainsi que pour sa petite amie, transfuge Yougoslave, mais on a du mal à se passionner pour les autres personnages, exceptée peut-être la mère de Sev dans son village de campagne ...
Hormis cette première partie déjà évoquée avec son atmosphère dépaysante, il faut avouer qu'on est resté un peu sur notre faim ... juste de quoi avoir envie de découvrir peut-être les autres romans d'Olen Steinhauer (Cher camarade, Niet camarade) qui décrivent la vie policière dans les pays de l'est.
[...] Ce qu'il avait donné comme explication à Jan - qu'il se sentait utilisé - prenait soudain un poids nouveau. Cerny lui mettait la pression, soit pour obtenir des résultats, soit pour l'obliger à fuir. Mais comment savoir ? Il n'y avait aucune réponse toute prête au pourquoi du piège tendu par Jast comme au pourquoi des coups de téléphone de Cerny.
D'autres critiques ici ou là.
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