vendredi 16 novembre 2007

La vie aux aguets (William Boyd)

W. Boyd s'essaie à l'espionnage.

Voilà-t-y pas que William Boyd s'essaie à l'espionnage ?
Avec La vie aux aguets (Restless en VO) il met en scène une Mata-Hari de la guerre (la world war two).
Enfin non, pas une Mata-Hari justement mais une femme tout à fait ordinaire, ou presque.
C'est sa fille, déjà maman d'un petit garçon, qui nous raconte l'histoire puisque 40 ans après la guerre, un beau jour sa mère décide de lui confier ses secrets.
  [...]« Est-ce que Papa savait ? » 
Elle marqua un temps d'arrêt. « Non, il n'a rien su. » 
J'ai réfléchi un moment, en songeant à mes parents et à la manière dont je les avais toujours regardés. Efface-moi le tableau, me suis-je dit. 
« Il n'a rien soupçconné ? Jamais ? 
- Je ne crois pas. nous étions très heureux, c'était tout ce qui importait. 
- Alors pourquoi as-tu décidé de me raconter tout ça ? De me livrer tes secrets, tout à coup ? » 
Elle a soupiré, jeté un coup d'oeil autour d'elle, agité les mains sans but, les a passés dans ses cheveux avant de tapoter des doigts sur la table. 
« Parce que, a-t-elle lâché enfin, parce que je crois que quelqu'un tente de me tuer. » 
Le livre passe d'une époque à l'autre et les chapitres alternent entre les années de guerre de la mère et la vie presque actuelle de la fille (fin des années 70, les années de la bande à Baader) qui découvre peu à peu le passé de son espionne de maman.
Bien sûr, présent et passé finiront par se rejoindre.
On n'a pas vraiment été enthousiasmé par le bouquin, peut-être parce qu'on n'a pas vraiment accroché à la vie rocambolesque (trop ?) de ces deux dames.
Pas franchement déçu non plus (le mot serait un peu fort) mais on en attendait un peu plus, c'est quand même un William Boyd.
Mais ce qui à nos yeux fait tout l'intérêt de l'histoire (de l'Histoire pourrait-on dire !) c'est bien le décor géo-politique de la partie espionnage : au tout début de la guerre, les anglais essaient à tout prix de persuader les américains de s'engager aux côtés de l'Europe.
On assiste à une véritable bataille de l'information et les services anglais imaginent toutes les infos et toutes les intox qui pourraient réveiller les américains, encore échaudés par la première guerre, et les amener à entrer dans la seconde.
L'héroïne du roman est précisément enrôlée dans l'un de ces services et chargée de préparer diverses vraies-fausses infos destinées à persuader les États-Unis de l'imminence du péril.
Comme on le sait, ce sera Pearl-Harbour qui fera basculer l'Histoire et la propagande britannique n'aura finalement pas pesé lourd. Mais ça, ils ne le savaient pas encore !

Pour celles et ceux qui aiment les belles espionnes. 
Agapanthe a beaucoup aimé et d'autres avis sur Critiques Libres.

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