Un privé à Tokyo.
Tous les ingrédients du polar américain sont là : le privé à moitié looser dans son bureau miteux, le flic vindicatif qui lui cherche des poux, les gros durs de la mafia qui forcément lui en veulent aussi, la belle héritière qui lui court après, le magnat richissime qui se cache derrière tout ça, les bagnoles et l'intrigue alambiquée qui mêle famille, business et élections municipales, ... tout y est ![...] Je garai ma Blue Bird en marche arrière - un vrai miracle que cette voiture roule encore - , contournai l'immeuble de deux étages aux murs couverts de crépi et entrai par devant. Je sortis mon courrier de la boîte aux lettres à la serrure cassée et montai l'escalier menant à mon bureau, au premier étage au fond d'un couloir où le soleil ne pénétrait jamais.À un détail près.
Un tout petit détail.
Le privé ne s'appelle pas Philip Marlowe mais Sawazaki de l'agence Watanabe et il n'enquête pas à Los Angeles mais à Tôkyô.
Car ce n'est donc pas du Raymond Chandler mais du Hara Ryô.
Bref, c'est un polar japonais où l'auteur s'amuse avec tous les clichés et les standards du roman noir. On est donc en terrain connu, balisé.
Et puis tout d'un coup, plouf, nous voici perdus parce que les personnages ont une réaction à peine compréhensible à nos yeux d'occidentaux. Et ça repart. Pour mieux s'étonner un peu plus loin de nouveau.
On ne sait trop sur quel pied danser et l'auteur semble s'amuser avec nous comme il s'amuse des codes de la littérature policière.
À vrai dire, le jeu est peut-être plutôt conçu pour des lecteurs nippons moins familiers des standards du genre, car il faut bien avouer que, une fois passé l'effet de surprise, on s'y est un peu ennuyé et on a eu du mal à se laisser emporter par l'intrigue tarabiscotée dans laquelle s'est laissé prendre le privé Sawazaki.
C'est tout de même l'occasion de découvrir les coulisses du pouvoir dans la métropole de Tokyo.
Une curiosité pour les accros du polar ou du Japon ou des deux.
Pour celles et ceux qui aiment les détectives du roman noir à l'américaine.
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