mardi 24 juin 2008

Dur, dur (Banana Yoshimoto)

Quand jeunesse se passe.

On avait déjà évoqué ici Banana Yoshimoto avec son premier succès : Kitchen, écrit à l'âge de 23 ans.
Dur, dur, est un recueil de deux nouvelles, écrites 12 ans plus tard (et l'écriture a visiblement gagné en maîtrise).
Mais si les années ont passé, les préoccupations sont toujours les mêmes : le passage à l'âge « adulte », la perte de l'être aimé (l'amie, la sœur, ...) et le traumatisme laissé par la mort.
Et au passage, quelques fantômes qui hantent la nuit, les souvenirs et les digressions.
[...] Chaque fois que je me rappelais le temps où ma sœur parlait encore, j'avais l'impression qu'une membrane venait m'envelopper. Elle parlait beaucoup, d'une voix fluette au timbre aigu. Quand on était enfants, l'une de nous deux s'arrangeait toujours pour émigrer avec son futon dans la chambre de l'autre, et on bavardait jusqu'à l'aube. On se jurait que plus tard on habiterait, elle ou moi, une maison avec lucarne. Ainsi on pourrait continuer nos bavardages en contemplant les étoiles au ciel. C'était une jolie promesse. Dans notre rêve, la vitre de la lucarne miroitait d'un éclat noir, les étoiles scintillaient comme des diamants, l'air était d'une grande pureté. Et les deux sœurs parlaient indéfiniment, sans se lasser, sans même imaginer que le matin allait revenir.
Avec un petit coup de cœur nostalgique pour la première nouvelle qui se déroule dans un hôtel de montagne : une de ces auberges nippones où l'on va jusqu'au onsen (le bain d'eau chaude thermale) en yukata ... (nos photos ici).
Moins « tokyoïte » que Kitchen, toujours aussi féminin.

Pour celles et ceux qui aiment la douceur mélancolique d'un bain chaud.
Rivages poche édite ces 129 pages traduites du japonais par Dominique Palmé et Kyôko Satô.
Noir & Bleu, InFolio, Hydromielle, en parlent et d'autres sur Critiques Libres.

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