La tête dans les étoiles.
On avait déjà parlé des deux premiers tomes de cette BD il y a peu, et la revoici sur le devant de la scène avec le troisième et dernier volume paru juste avant Noël.
Le complexe du chimpanzé, c'est Marazano à la plume (Genetiks, Zéro absolu, ...) et Ponzio au pinceau (Genetiks, ...).
On aime toujours autant le dessin quasi photographique de Ponzio, qui rappelle celui de Christophe Bec (qui d'ailleurs était déjà le dessinateur de Marazano dans Zéro absolu) dont on avait déjà parlé avec Sanctuaire.
Le scénario de Marazano nous plonge dans un avenir très proche (en 2035), avec juste ce qu'il faut d'anticipation pour rendre crédible le projet de la Nasa d'aller poser le pied sur Mars, même si la crise financière actuelle reporte cela à au moins ... 2035 !
Justement, alors que le Congrès vient de couper les budgets, une mystérieuse capsule amerrit dans l'océan avec à son bord ... Neil Armstrong et Edwin Aldrin ! Apollo 11 est de retour ... à nouveau ?!
Que s'est-il passé en 1969 ? Que faisaient les Russes à cette époque ? Qui sont ces étranges « ersatz » qui reviennent sur Terre 65 ans après ? Le mystère ira en s'épaississant au fil des pages et permet de revisiter l'histoire de la conquête spatiale depuis Gagarine.
[...] Le complexe du chimpanzé, un phénomène qui a été observé pour la première fois chez les chimpanzés ayant servi de cobayes pour des vols spatiaux. Les chimpanzés sont suffisamment intelligents pour comprendre qu'ils sont les sujets d'une expérience qu'ils ne maîtrisent pas ... le stress causé par cette dichotomie entre capacité de comprendre la situation et incapacité à la gérer peut vraiment vous faire péter les plombs.
Sauf que cette fois, les chimpanzés, c'est nous ... !
Au cœur d'un mystère qui met en images le principe d'incertitude d'Heisenberg, auquel on ne comprend plus forcément grand chose mais qui nous fait toujours rêver depuis les bancs de l'amphi !
Au centre de cette histoire, une astronaute de la Nasa qui a la tête dans les étoiles et donc justement, une seule idée en tête : être la première à poser le pied sur Mars. Quitte à entretenir une relation conflictuelle avec sa fille laissée à elle-même en Floride. Ce qui nous vaut une belle alternance de planches entre l'espace (voir un exemple ici) et le bord de mer (un exemple ici).
Une belle histoire pour tous ceux qui comme moi, le 20 juillet 69, avaient le nez en l'air.
Le troisième tome confirme l'intérêt des deux précédents et clôture le bal spatial avec une très belle fin.
Dans notre précédent billet, nous avions repris ce bel aphorisme du russe Tsiolkovski, le père de l'astronautique, cité en tête du second album :
[...] La Terre est le berceau de l'humanité.
Mais passe-t-on sa vie entière dans un berceau ?
L'exergue du dernier tome cite Apollinaire :
[...] Il est grand temps de rallumer les étoiles.
À l'approche de Noël, on peut toujours rêver ...
Pour celles et ceux qui auraient aimé faire un petit pas avec Neil Armstrong.
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