samedi 13 juin 2009

Monstrueux (Natsuo Kirino)

Trop belle pour toi.

On avait été emballé (étonné puis emballé) par le précédent roman de Natsuo Kirino : Out, qui avait même terminé sur notre podium l'an passé.
Monstrueux, pourtant plus récent, s'avère une demi-déception.
Est-ce dû à la traduction de seconde main (une traduction de la version anglaise elle-même traduite du japonais) ? Est-ce dû à la construction du roman, pas toujours homogène, à ses quelques longueurs ?
On retrouve pourtant les caractéristiques des romans de Natsuo Kirino : histoire contée à plusieurs voix, histoire ordinaire de l'horreur quotidienne, histoire de femmes malmenées dans le Japon d'aujourd'hui.
Monstrueux (Grotesque en VO), raconte la vie de trois femmes : deux sœurs et une amie de collège. Les deux sœurs sont métis (le père est suisse) et l'on effleure le racisme nippon. La sœur cadette est l'incarnation de la beauté et cela lui sera fatal.
Le sort de la sœur ainée et de l'amie d'école ne vaudra guère mieux et toutes les trois finiront dans la prostitution au terme d'une lente mais inexorable descente aux enfers.
La vie de ces trois adolescentes qui deviendront femmes et finiront prostituées est emplie de haine, de mensonge, de noirceur, de jalousie, de rancœur, ... brrr.
[...] - Tu n'as jamais souhaité qu'elle meure, ta sœur ?- L'idée ne me quitte jamais. Mais il y a d'autres gens que j'aimerais voir mourir avant elle !- Comme qui ?Il était parfaitement sérieux.Qui j'aurais aimé voir mourir ? Ma mère, Kamei, le directeur du bureau des recherches, des tas de gens en fait, pensai-je. Il n'y a personne que j'apprécie vraiment. Et personne ne m'a jamais aimée, me dis-je soudain.
Amoureux des intrigues policières, passez votre chemin.
C'est glauque voire trash et on persiste à croire que le pessimisme très noir de Natsuo Kirino n'est qu'un petit reflet obscur du Japon.

Pour celles et ceux qui aiment les curiosités.
Points édite ces 717 pages qui datent de 2003 en VO et qui sont traduites de l'anglais par Vincent Delezoide.
L'ombre du polar en parle, et plutôt bien, Cottet aussi.

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