Serial thriller.
Notre teenageuse maison découvre Connelly et il fallait donc qu'on relise à nouveau les premiers de la série noire, à commencer par l'un des plus réputés : Le poète.Même si le détective Harry Bosch n'est pas encore aux commandes de l'enquête (on découvre quand même Rachel Walling du FBI), c'est du polar, du vrai, du bon, du béton : une histoire de serial-killer comme on les aime.
Pas grand chose à voir, cependant, avec la future série des Harry Bosch : Le poète reste un (très) bon thriller mais depuis, Michael Connelly a très largement dépassé ce premier stade.
Le poète signe ses crimes d'un vers extrait des œuvres d'Edgard Poe. Et apparemment ses doubles crimes : celui d'un enfant (on évoque les milieux pédophiles mais sans complaisance heureusement) et puis celui du flic qui était chargé de l'enquête et dont la mort est maquillée en suicide.
[...] - S'il existe un seul meurtrier, qui est la véritable cible ? demandai-je, comme si je me parlais à moi-même. La première victime ou l'enquêteur ?Et ben nous, on s'en pose des questions, et tout au long du bouquin et jusqu'à la dernière page !
Le V reparut sur le front de Washington.
- Peut-être a-t-on affaire à un type qui veut tuer des flics. C'est ça son objectif. Alors, il se sert du premier meurtre - Smathers, Lofton - pour attirer sa proie. C'est-à-dire le flic.
Je regardai autour de moi. Le fait de prononcer ces paroles à voix haute, même si j'y pensais depuis que j'avais pris l'avion pour venir ici, provoqua en moi un frisson glacé.
- Effrayant, hein ? dit Washington.
- Oui. Terrifiant.
- Et vous savez pourquoi ? Parce que si tel est le cas, il y a forcément d'autres victimes. Chaque fois qu'un flic est supposé s'être suicidé, l'enquête est bouclée en quatrième vitesse. Toutes les polices ont hâte de liquider ce genre d'affaires. On ne se pose pas trop de questions.
L'un de ces flics assassinés avait un frère journaliste : c'est lui qui lève le lièvre et s'accroche aux basques des agents du FBI (dont la fameuse Rachel) en quête du scoop de l'année.
C'est parti, on ne lâche plus ni l'enquête, ni le bouquin.
[...] Mon frère m'avait expliqué un jour sa théorie du seuil limite. Chaque flic, disait-il, possédait une limite, mais cette limite lui était inconnue jusqu'à ce qu'il l'atteigne. Sean parlait des cadavres. Il était persuadé qu'un flic ne pouvait en supporter qu'un certain nombre et que ce nombre variait en fonction de chacun. Certains atteignaient rapidement la limite. D'autres assistaient à vingt morts violentes sans même l'approcher. mais pour tout le monde, il y avait un seuil. Et quand celui-ci était atteint, c'était fini.Insistons quand même pour dire que ça ne vaut pas la série des Harry Bosch.
Pour celles et ceux qui aiment les serial thriller.
Points policier édite ces 543 pages qui datent de 1996 en VO et qui sont traduites de l'américain par Jean Esch.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire