mercredi 8 juillet 2009

La trahison de Thomas Spencer (Philippe Besson)

Faux-frères.

Thomas et Paul sont nés le même jour et s'ils ne partagent pas les mêmes parents, ils partagent toute leur enfance, leur adolescence.

[...] Je crois que si Paul et moi nous sommes autant attachés l'un à l'autre, c'est parce qu'il nous a manqué quelqu'un : à lui un frère, à moi un père.

Deux faux-frères qui partagent toutes les choses de la vie, même les premières amours.

[...] D'après ce que j'en savais, il revenait aux garçons de séduire les filles. Ils jouaient les durs tandis qu'elles faisaient de simagrées. Ils s'emportaient lorsqu'à leur première tentative ils se faisaient éconduire, et abdiquaient tout machisme dès qu'elles consentaient à les laisser approcher. À la fin, l'affaire était faite. Ils étaient amoureux, le seraient pour la vie. Et ça durait une semaine.
Néanmoins une semaine d'amour fou, c'étaient des mois à avoir des trucs à raconter aux copains. Sans compter tout ce qu'on inventait.

Jusqu'à, plus tard, La trahison de Thomas Spencer.
Philippe Besson nous emmène aux US, pour y faire du tourisme : la vie de Thomas et Paul se confond avec l'Histoire récente des États-Unis.

[...] Comme j'ai le goût des dates et que je crois depuis longtemps que l'Histoire, celle qui s'écrit avec une majuscule, nous accompagne dans les grandes étapes de notre vie, j'ai tendance à envisager que ce sont les évènements du dehors qui nous fournissent des repères et décident même parfois du cours de nos existences.

Une thèse qui nous vaut la rétrospective photo de l'Histoire yankee en accéléré : Enola Gay, la guerre de Corée, le MacCarthysme, Eisenhower, le choc du premier Spoutnik russe, Castro, Kennedy et le Vietnam ou Marylin, les missiles de Cuba, ... tout y passe.
Un procédé un peu artificiel, un peu appuyé, mais quand même plutôt sympa et sans doute très frenchy : notre vision touristique de l'Histoire US.
Quant à l'histoire, celle avec un petit "h", celle des deux garçons, on préfère leur enfance et adolescence car l'entrée dans l'âge adulte et bientôt la fameuse trahison de Thomas Spencer, renouent avec les clichés méli-mélo-romanesques, de manière un peu décevante.


Pour celles et ceux qui aiment les US vus d'ici.
Julliard édite ces 265 pages qui datent de 2009.
Biblioblog et Virginie en parlent.  Le site de l'auteur.

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