Polar rock’n roll.
C'est Hannibal que l’on doit remercier pour nous avoir mis sur la piste de cet étrange et original polar ? thriller ? roman ? histoire du rock ? bref de ce Back up du belge Paul Colize.
En 1967 à Berlin, les membres d'un obscur groupe de rock, Pearl Harbor, sont assassinés les uns après les autres : meurtres maquillés en accidents, suicides, ...
En 2010, un faux SDF est renversé par une voiture à Bruxelles.
Gravement touché, entièrement paralysé, il est victime du syndrome L.I.S. (Locked-in syndrome, le syndrome d'enfermement, celui de Johnny got his gun) : il peut seulement communiquer en clignant des yeux ... ce qu'il semble se refuser à faire dès que les toubibs lui posent des questions.
De son côté, la police est incapable de retrouver son identité : il est classé sous X avec juste un mystérieux “A20P7” tatoué sur une main.
Le bouquin alterne les chapitres entre les évènements de 1967 (un privé puis un journaliste enquêtent sur les morts mystérieuses des membres du groupe de rock), et des souvenirs d'une adolescence mouvementée en pleine effervescence rock des sixties et enfin, l'hôpital belge où un kiné tente de nouer le contact avec l'inconnu paralysé.
On devine bien vite que les souvenirs des années beatniks puis hippies sont ceux de "X", qui défilent dans sa tête immobile.
Mais qui est ce mystérieux accidenté ? Le meurtrier des musiciens de Pearl Harbor qui serait pris de remords tardifs ? Un musicien survivant qui fuirait encore l'assassin quarante ans après ?
Comment vont se rejoindre les trajectoires d'un jeune batteur des sixties emporté par les vagues rock puis pop et le drame de Berlin ouest ?
Une fois accroché, impossible de lâcher le bouquin ou plutôt les bouquins puisque, à côté du polar, les souvenirs des sixties du batteur beatnik forment quasiment un roman dans le roman : l'occasion (sans doute en partie autobiographique) pour Paul Colize de faire défiler toute l'histoire du rock, l'histoire de ces années de libération sexuelle, d'effervescence musicale et d'agitation cérébrale (c'était la belle époque du LSD et d'autres pilules), depuis la guerre du Vietnam à la celle des Six jours (oui, c'était aussi l'époque de la guerre froide).
Bruxelles, Paris, Londres et Berlin : une époque où l'on brûlait la chandelle de la vie par les deux bouts.
[...] Il jouait comme s'il ne lui restait que quelques heures à vivre, comme s'il pouvait encore sauver sa peau à condition qu'il cogne suffisamment fort pour éloigner le mauvais sort.
Entre LSD et guerre froide, il y avait de quoi virer paranoïaque (on se rappelle peut-être la bio de Philip K. Dick) et l’intrigue entre polar, thriller et espionnage (un peu rocambolesque à nos yeux d’aujourd’hui) est tout à fait dans le ton de l’époque.
[…] Il chaussa ensuite ses lunettes de soleil, glissa les cahiers sous son bras et entreprit de descendre la Cinquième Avenue.
Il ne prêta aucune attention aux hommes qui lui emboîtèrent le pas.
Pour celles et ceux qui aiment le rock des sixties.
D'autres avis sur Babelio et bien sûr celui d'Hannibal.
1 commentaire:
Sa sortie en poche et ce billet vont sans doute m'inciter à le découvrir aussi !
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