lundi 15 avril 2019

Nuits Appalaches (Chris Offut)

[...] Il voulait un fils normal.

Le peu prolifique Chris Offutt nous parle de son Kentucky natal, celui qui s’adosse aux contreforts des Appalaches (l’un de ses précédents romans, un recueil de nouvelles que l'on n'a pas lu, s’intitule : Sortis du bois !).
Si l’on aime les étiquettes, c’est du nature-writing , du rural noir, très noir.
[...] Il était heureux d’avoir grandi sur une crête où les gens voyaient la lumière du jour. Les familles qui vivaient dans les vallons encaissés n’avaient du soleil direct que trois ou quatre heures par jour. Là-bas, les gens étaient pâles. 
Nuits Appalaches nous emmène donc au cœur des collines et des forêts, au cœur des années 60, quelques temps après la guerre de Corée.
Une guerre dont quelques uns sont revenus, comme Tucker, endurcis trop tôt et vieillis trop vite.
[...] Le tiraillement familier du sac à dos sur ses épaules. Par habitude, il fit basculer son poids d’un côté pour compenser celui du fusil qu’il n’avait pas. L’absence d’arme le troublait confusément, tel un amputé qui a perdu un membre. 
Revenu de l’enfer coréen, Tucker aimerait bien vivre simplement en famille dans ses collines.
Mais la vie ne l’entend pas comme ça : ni le bootlegger qui l’emploie (il faut ravitailler les grandes villes du nord), ni les affaires sanitaires sociales qui entendent s’occuper de sa famille.
[...] Il voulait une famille, et il voulait un fils normal.
[...] Les Tucker étaient des gens bien qui n’avaient pas eu de chance, comme beaucoup de familles des collines. On aidait comme on pouvait. 
Un bouquin pas bien gai même si Tucker et son épouse font preuve d’une étonnante force de caractère, un bouquin bienveillant envers les pauvres gens.
Et c’est particulièrement bien écrit.

Pour celles et ceux qui aiment la campagne.
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