lundi 10 novembre 2025

Macbeth (Paul et Gaëtan Brizzi)

[...] Cela est accompli.


Belle adaptation en images du drame de Shakespeare. Ambition, traîtrise, ambiance médiévale et sorcières fatales ... tout est prêt pour que les forces du mal se déchaînent dans un surprenant gris crayonné, parfois rehaussé de rouge sang.

❤️❤️❤️🤍🤍

Les auteurs, l'album (128 pages, octobre 2025) :

La BD se prête formidablement à toutes sortes d'adaptations littéraires et c'est là une belle façon de dépoussiérer quelques œuvres et de les replacer sur le dessus de la pile.
On a pu ainsi (re-)découvrir L'étranger de Camus ou La route de Cormac McCarthy, pour n'en citer que deux parmi les œuvres les plus grandes et les BD les plus récentes.
Voici donc un autre monument de la littérature transcrit en images : le Macbeth de Lord William Shakespeare.
Et ce sont deux jumeaux qui s'y collent : les frères Brizzi, Paul et Gaëtan, formés aux Arts Déco et dans les studios Disney, grands faiseurs d'adaptations diverses comme celles de Boris VianCervantès ou même Dante

Le canevas et les personnages :

Faut-il présenter Lord Macbeth ? Ce prince écossais qui fut poussé au meurtre de son roi par son épouse (Lady Macbeth), son ambition et les prophéties de quelques sorcières fatales.
Après leur forfaiture, le couple régicide va se retrouver en proie à de sinistres hallucinations et Lady Macbeth finira par mettre elle-même fin à ses jours. Quant à Lord Macbeth ... 

♥ On aime :

 Les frères Brizzi restent fidèles à la trame du récit de Shakespeare. Les paysages sombres d'Écosse, l'époque médiévale, les prédictions ésotériques des sorcières, les délires du couple Macbeth ... tout cela était fait pour les inspirer.
Je les cite : là où Shakespeare « par le biais d'une prose oratoire magnifique, exprime leurs tourments intérieurs, c'est par le dessin et la lumière que nous avons voulu le traiter et le transmettre ».
 Côté graphique, les jumeaux restent dans la suite de leur Dante ou de leur Cervantès avec ce gris crayonné, déroutant de prime abord, mais qui donne toute sa démesure dans les atmosphères lugubres des châteaux écossais. 
La verticalité des somptueuses doubles pages nous donnent l'impression de pénétrer dans une cathédrale où se déploient les hallucinations de Macbeth, rehaussées de rouge sang.
On regrette juste que le format court d'un album ne laisse que le temps de "résumer" toute la richesse d'une pièce de théâtre aussi complexe où se sont invitées les forces du mal.

Pour celles et ceux qui aiment le théâtre élisabéthain.
D’autres avis sur BD Gest, Bdthèque et Babelio.
Album lu grâce aux éditions Daniel Maghen (SP).
Ma chronique dans les revues Benzine et ActuaLitté.  

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