Un conte philosophique étrange, écrit sous la forme des mémoires d'un savant du XVIII° siècle, qui rappelle le style steampunk.
Au fil de cette curieuse balade pleine d'esprit, on a toutes les occasions de s'instruire en croisant Diderot, Vaucanson et son canard qui crotte (sic, c'est historique), le chevalier d'Eon, Casanova, Louis XV, sa Pompadour, et bien d'autres encore.
Une équipe de savants est chargée de créer un androïde dans une sorte de concours des Lumières.
Mais l'Europe est à la veille de grands bouleversements : les Lumières vacillent, tremblotent et ont encore bien du mal à percer les ténèbres.
On est un peu à la croisée des chemins entre la SF de Jules Verne, les mousquetaires de Dumas (la première partie du bouquin à Paris), le docteur Frankenstein de Mary Shelley et les contes philosophiques de Wells ou Orwell (la seconde partie, dans un Berlin très sombre).
On reviendra bientôt sur cette période avec une autre uchronie.
[...] - Les machines naturelles sont supérieures aux mécaniques artificielles. Et vos habiles reproductions n'y pourront rien changer.
- Je ne vois pas en quoi réside la supériorité.
- Prenez une horloge. Si vous la démontez jusqu'à parvenir aux éléments simples, rouages et ressorts, elle n'est plus machine. Tandis qu'un être vivant est en tout point mécanique. Jusqu'aux animalcules observables dans le sang ou la liqueur spermatique qui sont comme des automates naturels. Toute créature dotée de la vie est un assemblage de corps fabriqués.
- Que la mort disperse.
- Vos fabrications se détraquent.
- Je puis les réparer.
- Un être humain peut se soigner, ou faire appel à son semblable. N'oubliez pas que je suis médecin. Et le vivant engendre le vivant. Lorsque vos poupées ou une simple montre auront des petits, prévenez-moi.
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