 
L'argent ne fait pas le bonheur.
Disons le tout de go, on est bien loin du livre de l'année que pourraient laisser accroire certains blogs et revues. La liste de mes envies frise l'engouement médiatique surfait.
On songe inévitablement à Muriel Barbery mais la prose (sagement écrite) de Grégoire
      Delacourt est heureusement moins affectée, en tout cas pas 
suffisamment pour nous hérisser et ça se laisse donc lire sans déplaisir
 aucun.
    
Malgré une histoire convenue où la petite mercière d'Arras (c'est 
où déjà ?), qui tient quand même un blog pour faire branché et qui 
pourrait bien être une lointaine cousine de province de la
      concierge du Hérisson déjà cité, gagne au loto ... bof.
    
Alors elle commence la liste des envies qu'elle pourrait bien satisfaire avec le gros lot. Re-bof.
    
L'argent ne fait pas le bonheur (tiens donc) et l'amour n'a pas de prix (re-tiens donc).
    
Allez, l'histoire on s'en fout, les coquetteries bobo-intello de 
l'auteur on s'en fout, la vague médiatique sur laquelle surfe ce bouquin
 on s'en fout.
    
Reste que Grégoire Delacourt sait écrire et nous raconter une 
histoire. Et on souhaite vivement qu'avec ce premier succès il prenne un
 peu de recul et nous sorte vraiment un excellent roman,
      moins appliqué, moins sérieux, comme s'il avait osé vraiment (par 
exemple) tirer tout le profit des deux jumelles voisines, celles du 
salon de beauté juste à côté de la mercerie.
[...] Je suis heureuse avec Jo. Parfois, après avoir mangé, il me pince la joue en disant t'es gentille toi Jo, t'es une bonne petite. Je sais. Ça peut vous sembler un brin machiste, mais ça vient de son coeur. Il est comme ça, Jo. La finesse, la légèreté, la subtilité des mots, il ne connaît pas bien. Il n'a pas lu beaucoup de livres; il préfère les résumés aux raisonnements; les images aux légendes. Il amait bien les épisodes de Colombo parce que dès le début, on connaissait l'assassin.Moi les mots, j'aime bien. J'aime bien les phrases longues, les soupirs qui s'éternisent. J'aime bien quand les mots cachent parfois ce qu'ils disent; ou le disent d'une manière nouvelle.
Alors oui, vous aurez deviné que Grégoire Delacourt connaît la 
subtilité des mots, qu'il a lu beaucoup de livres et pas qu'avec des 
images, qu'il aime les phrases courtes mais seulement quand
      elles sont bien tournées.
    
Quelques pages savamment écrites qui savent profiter des modes 
littéraires et un petit bouquin très agréable à lire, sans prise de tête
 : juste le plaisir de lire, pour tous.
    
Pour celles et ceux qui aiment les mercières.Ces 186 pages sont parues en 2012 chez JC. Lattès.D'autres avis sur Babelio.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire