mardi 17 décembre 2013

L’armoire des robes oubliées (Rikka Pulkkinen)


Il n'y a pas que des polars en Scandinavie.

Non, il n’y a pas que des polars en littérature nordique.
On connaissait déjà la norvégienne Anna B. Ragde ou la suédoise Katarina Mazetti, voici maintenant, la jeune finnoise Riikka Pulkkinen qui sait nous raconter, elle aussi, de belles histoires.
L’histoire d’une famille finlandaise.
Il y a Elsa, la grand-mère. Il y a Martti le grand-père.
Il y a Eleonoora leur fille et ses filles à elle (aujourd’hui majeures et vaccinées) : Maria et Anna.
Et il y a les pièces rapportées comme dans n'importe quelle famille.
Elsa était une psychologue réputée, une sorte de Françoise Dolto finlandaise si l'on veut.
Elsa a soixante-dix ans et un cancer.
[...] Grand-mère à l'air content.
- Bien. Tout est prêt. Il y aussi de la tarte à l'oignon, dit-elle fièrement. Je l'ai faite hier, quand je me suis lassée d'avoir le cancer.
De quoi brasser un peu l'air appesanti et secouer la poussière qui s'est déposée sur les vieux meubles, les vieilles armoires comme L'armoire des robes oubliées.
[...] Dans l'armoire, de vieilles vestes, des robes, deux ou trois chemises d'homme. La robe de Bianca est noire et blanche, elle est pendue à un cintre. Anna ne la prend pas, elle veut quelque chose d'autre.
Elle parcourt du regard les robes, les caresse l'une après l'autre : des décennies accrochées aux cintres. elle ouvre la porte de la deuxième armoire. Qui grince et résiste. Les vêtements ont l'air vieux, ils traînent ici depuis une éternité.
Elle en sort un qu'elle ne se souvient pas avoir jamais vu. La robe claire, largement évasée, date peut-être des années cinquante.
[...] Anna ôte son chemisier et son jean, enfile sans difficulté la robe. Elle lui serre un peu la poitrine.
[...] - Où l'as-tu trouvée ?
Grand-mère est à la porte.
- Elle était là, dans l'armoire. Ce n'est pas ta robe des années cinquante ?
Grand-mère jette un regard sur le vêtement.
- Prends-là.
[...] - En fait ce n'est pas la mienne.
- Comment ça ?
- C'est celle d'Eeva. J'ignorais qu'elle était restée dans le placard toutes ces années. J'ai été surprise de la voir sur toi.
- C'est la robe de qui ? demande Anna.
- Celle d'Eeva, répète grand-mère.
Une histoire de famille donc avec ses non-dits, ses secrets, ses silences qui vont sortir de l’armoire oubliée.
[…] Il n’avait jamais réussi à en parler. […] Personne n’avait jamais non plus interdit qu’on en parle. mais il avait toujours su qu’il fallait protéger toute la scène et la douleur du souvenir en restant muet.
[...] À quel moment les membres de votre famille deviennent-ils un miroir douloureux à regarder ?
Une écriture un peu incisive, un peu hachée : au début cela ajoute à l’exotisme finnois mais à la longue tout cela fait qu’on n’accroche guère et qu’on n’arrive pas à faire partie de la famille.
On passe d’un personnage à un autre, d’une femme à une autre, d’un regret à un autre, dans une atmosphère peu réjouissante et avouons qu’on a eu du mal à terminer ce livre. Petite déception.

Pour celles et ceux qui aiment les histoires de famille.
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1 commentaire:

Anjelica a dit…

je n'avais pas accroché non plus ...