Meurtres en série aléatoire.
Déception que cette Mort lente de Luciana B. de l'argentin Guillermo Martinez .En dépit d'un début prometteur dans le style un peu suranné d'Edgard Poe, la mort lente sera plutôt celle du lecteur.
[...] Ses romans, dès les premiers paragraphes, éblouissaient, tels les phares d'une automobile sur la route, et l'on découvrait trop tard qu'on s'était transformé en un lièvre terrifié, figé et palpitant, incapable de faire autre chose que de continuer à tourner les pages, hypnotisé.Deux écrivains, l'un est célèbre, l'autre est jaloux.
Tous deux font dans l'exercice de style et la construction alambiquée : crimes parfaits et probabilités mathématiques, jeux de musiques, de go et de hasard seront au menu.
Entre ces deux hommes, au centre du terrain de jeu, une jeune et jolie femme qui joue les dactylos et les séductrices.
Le plus tordu de ce trio infernal n'est pas celle ou celui qu'on pense ou plus exactement, le lecteur se retrouve bien seul face à trois esprits tordus (sans compter l'auteur, le vrai !).
Alors qui manipule qui ? Qui mène le jeu ? Des trois histoires, des trois points de vue, quel est le délire le plus paranoïaque ? Combien y'a-t-il de 'vérité(s)' ? Mais y'en a-t-il seulement une ?
Malheureusement le livre souffre de la froideur théorique de sa construction même : trois personnages sans chaleur, pas un de plus, une écriture qui s'avère finalement assez plate et un dénouement très en-deçà de ce que l'on avait cru entrevoir.
La savante mise en abyme (j'écris un livre sur un gars qui écrit un livre sur un gars qui écrit un livre sur ...) apparait bien vaine et les réflexions sous-jacentes sur l'écriture et son rapport au réel apparaissent bien nombrilistes.
Pour celles et ceux qui aiment les délires paranoïaques.
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