[...] – Ta mère va encore se suicider.
Avec sa gueule d’ange à la Grace Kelly, l’américaine Lucia Brown Berlin est une auteure bien mystérieuse : pratiquement inconnue de son vivant (elle nous a quitté en 2004 à 70 ans), elle n’écrivait que de très très courtes nouvelles et il n’existe pratiquement qu’un seul (gros) recueil posthume au titre énigmatique : Manuel à l’usage des femmes de chambre.Ajoutons à cela une vie bien remplie : trois fois mariée, quatre fois maman, née dans les mines d’Alaska, enfant solitaire au Texas, jeune femme riche au Chili, artiste bohème à New-York, infirmière aux urgences d’Oakland, alcoolique en désintoxe, entre autres vies ...
Le bouquin aurait pu s’intituler Les vies multiples de Lucia Brown Berlin, en clin d’œil à William Boyd.
Tout cela fait de son bouquin, un ouvrage culte propre à nourrir tous les mythes.
Toutes ces petites nouvelles se conjuguent d’un JE puissant dont l’usage s’est un peu perdu aujourd’hui et sous son apparente légèreté, la plume très autobiographique de Lucia Berlin est assurément d’une certaine gravité : la solitude, l’alcoolisme, la vieillesse, la maladie.
[...] Code Bleu. Bon, tout le monde aime bien. C’est quand le patient va mourir – son cœur lâche, il cesse de respirer – mais l’équipe de réanimation arrive parfois – souvent – à le ressusciter. Même si c’est un octogénaire fatigué on ne peut manquer d’être captivé par le suspense, ne fût-ce que provisoirement.Toutes ces courtes nouvelles se répondent et se font l’écho des mille et une vies de Lucia, et chacun y piochera selon son humeur du moment.
[...] Je suis heureuse. Quand je me réveille le matin, j’ai mal aux joues à force de sourire.
Pour celles et ceux qui aiment les femmes (et l'alcool un peu aussi).
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