lundi 4 novembre 2019

Le théorème du perroquet (Denis Guedj)

[...] C’était le KGB qui vous choisissait.

Remercions Marie-Jo de nous avoir sorti ce vieux bouquin (quelle horreur, ça ‘date’ du siècle dernier, 1998 pour être précis) d’un auteur qu’on ne connaissait pas : Denis Guedj disparut récemment en 2010.
Le bonhomme était prof d’histoire des sciences à l’université de Vincennes, spécialisé dans l’épistémologie des mathématiques, auteur de plusieurs ouvrages de vulgarisation scientifique.
Attendez, attendez, ne partez pas !
Derrière ce titre accrocheur et branché, Le théorème du perroquet cache une pépite savoureuse que l’on vous recommande vivement.
Pas pour l’intrigue franchouillarde, quelque part entre Amélie et ses poulains de Montmartre et les histoires à la Pennac.
Denis Guedj ne revendique pas le Nobel de littérature.
Par contre, il est assuré d’obtenir celui de la vulgarisation des maths : sa petite histoire rocambolesque et sympa n’est qu’un prétexte à parcourir à grands pas la Grande Histoire des Mathématiques !
À travers les empires et les temps, des diagonales et des tangentes saisissantes nous font nous sentir moins bêtes après cette lecture lumineuse.
L’intrigue est fraîche et gentillette mais le bouquin pétille d’humour et d’intelligence.
Denis Guedj arrive même à nous faire réviser la trigo sous un tout autre angle.
On en reste baba.
Même les plus timides face aux inconnues devraient y trouver leur compte : tout cela est éclairé par les lumières de la philo, tout simplement.
Cerises sur le gâteau, le bouquin fourmille de références étymologiques où nous apprenons l’histoire et l’origine des mots : chiffres, zéro, racine, ésotérique, académie, lycée, bibliothèque, ... pour n’en citer que quelques uns.
[...] Je me demande ce que vous feriez sans l’étymologie ! glissa Léa.
– « J’aimerais moins les mots. » 
Malheureusement la démonstration du professeur Denis Guedj finit par s’enliser et se perdre dans les méandres du calcul infinitésimal : le rythme lumineux de la période classique des Grecs s’essouffle et l’intrigue prend une place qu’elle ne méritait pas.

La seconde moitié du bouquin est donc réservée aux curieux des nombres puisque l’on continue de parcourir l’Histoire des maths tout au long des siècles : on y (re-)découvre l’arrivée des chiffres dits arabes (qui sont indiens) et toute une galerie de génies matheux comme Euler par exemple, doué d’une mémoire prodigieuse.
[...] Euler comprit qu’il deviendrait complètement aveugle.
Quand il n’y verrait plus, il n’aurait qu’à puiser dans sa mémoire comme dans une bibliothèque.
Il devint une bibliothèque vivante.

Pour celles et ceux qui aiment les maths.
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