[...] Toute cette affaire pue l'Atlantide à plein nez.
Poursuivons la série du polonais au nom imprononçable, Zygmunt Miłoszewski, avec une nouvelle aventure de l'inénarrable directrice de musée, Zofia Lorentz, toujours à l'affut de trésors culturels nationaux perdus et oubliés, et qui cette fois, nous entraîne jusque sur l'île de Sakhaline sur les traces d'un de ses compatriotes exilés au début du XX° siècle, parti à la recherche d'artefact Aïnous, ouf.[...] Elle pouffa de rire.- Docteur, dit-elle sans cacher sa fierté, je crains que vous ayez, comme tant d'autres, une fausse image de moi, qui consisterait à croire que je suis une sorte d'Indiana Jones en jupon.
Comme à son habitude, Miłoszewski déchaîne son humour corrosif pour fustiger les travers de ses compatriotes, un régal même si l'on peut imaginer que pas mal de traits échappent à nos esprits français peu coutumiers du nationalisme tourmenté des polonais.
[...] Le sous-secrétaire jura et quitta la salle de réunions au pas de course, tandis que Zofia Lorentz plongeait le regard dans le paysage de Pruszkowski. Il était probable que personne ici ne savaitt que cet étrange paysage martien représentait en réalité l'aube qui se levait sur les prisonniers politiques déportés dans les bagnes de Sibérie.On était en Pologne. Ici, aucun paysage n'était simplement un paysage.[...] Méfiez-vous des séries télévisées. En Pologne, c’est le procureur qui dirige les investigations sérieuses. La police l’aide si on le lui ordonne, mais de sa propre initiative elle ne peut traquer que les voleurs de voitures et les cambrioleurs.
Et c'est encore plus savoureux lorsque la Docteure Lorentz effectue un petit détour par Paris.
[...] - Vous iriez manger un morceau avec moi ?Zofia n'avait pas la moindre idée de la manière dont ce peuple produisait son PIB, si chaque jour à midi tout le monde se figeait deux heures durant, en plein milieu de la journée de travail, si au cours de l'heure précédente, les gens tournaient déjà en rond en se demandant où ils iraient manger et ce qu'ils commanderaient et si au cours de l'heure suivante, ils reprenaient leurs esprits en digérant, seulement pour quitter le bureau l'instant d'après et faire leurs courses en vue du dîner. Elle garda cette réflexion pour elle.
Cette histoire baignée de culture penche tantôt du côté d'un Da Vinci Code, tantôt de celui d'Indiana Jones, on y croise même Maria Salomea Skłodowska (la plus connue des polonaises), mais il nous aura fallu attendre la mi-parcours, lorsque l'intrigue se complique d'un genre d'espionnage pharmaco-industriel plein de péripéties maritimes et rocambolesques, pour accrocher enfin au bouquin mais sans vraiment y parvenir tout à fait.
L'écriture de Miłoszewski est pourtant fluide, son érudition évidente, son humour percutant, son histoire instructive, mais ...
Mais ce n'était peut-être pas le bon moment et l'on n'a pas vraiment cru à une intrigue touffue, confuse, qui nous a semblé manquer de tenue et de consistance.
Visiblement le polonais s'est beaucoup amusé avec son histoire et ses personnages, on le devine en train de jubiler derrière son clavier, mais il n'aura pas réussi, cette fois-ci, à captiver l'attention de tous ses lecteurs.
Pour celles et ceux qui aiment l'art et la Pologne.
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