[...] L’ambiance, devenue lente, sentait le western.
Voici L'ombre de la nuit, premier roman plutôt réussi du français Marco Pianelli.Une histoire bâtie autour d'un héros mystérieux qui se fait appeler Paco, fermé comme un coffre-fort et muet comme un pendu, une sorte de Sherlock Holmes qui aurait troqué sa pipe contre des muscles forgés aux arts martiaux.
[...] - Vous savez doser votre pouvoir létal. Ce qui ne vous rend pas moins dangereux à mes yeux. Vous êtes un compromis entre Sherlock Holmes et Mike Tyson.- Très exagéré, mais merci.[...] Pour arrêter un homme tel que lui, il faudrait le tuer …[...] - Tu n’es pas comme tout le monde Paco, avec plus de méfiance que d’admiration.
Qui est cet homme sûr de lui, au profil d'ancien commando, à l'esprit vif et observateur et que vient-il faire la nuit sur une route déserte et pluvieuse d'Ardèche, marchant vers un but mystérieux connu de lui seul ?
L'infirmière Myriam rentre de l'hôpital et le prend en stop.
Elle a perdu son fils, disparu il y a cinq ans sur cette même route.
Le temps de quelques pages, il va l'aider dans sa quête.
[...] - Je reprends une enquête avec cinq ans de retard. Ça va me demander de l’imagination et à toi de l’indulgence. Et tant que tu ne me donnes pas l’ordre d’arrêter, je continue.[...] Cette histoire n’avait aucun sens… Il ne serait là que de passage et elle ne savait même pas pourquoi il s’attardait. Pas par goût de l’énigme, il n’était pas un détective anglais d’un autre siècle. Pas par besoin d’un toit, il n’était pas un vagabond. Ni pour elle, bien assez vieille aujourd’hui pour ne plus y croire.
Le mélange, fait de clichés improbables, est de ceux auxquels on ne croit pas une seconde.
Et pourtant Marco Pianelli sait comment (bien) écrire une (bonne) histoire, alors on se laisse captiver par le sombre héros et une prose sèche et directe, au bon parfum de série noire.
[...] Ça fleurait bon l’ambiance Parrain. Et bientôt tout ça se teinterait de sang et d’os.[...] Ça racontait l’histoire d’un étranger de passage qui provoquait la chute de la puissance en place. [...] Était-il d’origine biblique, ou simplement issu d’un western ?[...] — T’es vraiment arrivé ici par hasard, ou tu bosses pour la concurrence ? Ou pour la police ? Ou je ne sais pas, moi, pour les services secrets ?
Malheureusement le récit est un peu plombé par de trop nombreuses scènes de bagarres au cours desquelles Paco fait pas mal de dégâts chez ses adversaires : l'auteur est un adepte des sports de combats, ces passages lui tiennent à cœur (et sont plutôt bien écrits) mais la coupe déborde un peu, c'est dommage.
Pour celles et ceux qui aiment les sombres héros.
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