dimanche 27 mars 2016

Une sale affaire (Marco Vichi)

[...] à l’origine de sa faute une faute encore plus grande.

Si vous vous en souvenez on avait placé beaucoup d'espoirs dans une nouvelle série italienne découverte avec le commissaire Bordelli et Marco Vichi.
Florence, les années 60 (juste après-guerre), un commissaire nonchalant que l'on espérait voir arriver presque à la hauteur d'un certain Adamsberg bien connu de nos services ...
On a donc attaqué ce second épisode avec allant.
Pour y retrouver avec plaisir le commissaire, son fidèle adjoint Piras, son amour platonique Rosa, son cuisinier préféré Batto, sans oublier un légiste original (le signor Diotivede).
Des jeunes filles sont retrouvées assassinées, cruellement mordues.
Mais l'enquête piétine, les suspects ne se bousculent pas au portillon, le commissaire et son adjoint tournent en rond ...
[...] Bordelli abattit une main sur les photos des fillettes. Jamais il ne s’était énervé à ce point au cours d’une enquête. Il s’employait d’habitude à éviter toute implication émotionnelle et y parvenait plutôt bien. Mais ces [...] gamines lui pesaient sur l’estomac comme un morceau de marbre. À la pensée que l’assassin courait toujours, une rage oppressante le clouait sur sa chaise. Il regarda encore une fois les photos éparpillées sur sa table.
[...] Nous l’attraperons.
– Quand ?
– Bientôt.
– Qu’est-ce qui vous fait dire ça ?
– Je le sens… nous l’attraperons bientôt.
– Ah ! Si vous le sentez… Magnifique ! »  
Nous sommes habitués des enquêtes qui piétinent, des intrigues qui avancent à petits pas et qui laissent au lecteur tout le temps de découvrir le contexte et le décor : d'autres pays, d'autres villes, d'autres époques, d'autres coutumes, d'autres cultures, ...
Mais là franchement, la nonchalance du commissaire Bordelli atteint des sommets.
[...] « Je voudrais coincer ce type avant qu’il en tue une autre », dit-il avec amertume en pressant les doigts sur ses tempes. Son impuissance l’insupportait.
Et nous aussi, cela commence à nous insupporter.
Bien sûr il y a le décor de l'intrigue, une histoire policière fortement ancrée dans celle de l'Italie fasciste et des années sombres vécues avec le grand frère allemand un peu envahissant avec son cortège d'horreurs.
[...] Il repensa aux mots de Dante : « Si un malheureux tue des petites filles, il doit y avoir à l’origine de sa faute une faute encore plus grande… »
On songe parfois à Philip Kerr mais malheureusement ce n'est pas tout à fait en faveur de Marco Vichi.
Bref, pas mal de déceptions pour ce second épisode des aventures du commissaire florentin.

Pour celles et ceux qui aiment l’Italie.
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