mercredi 4 novembre 2009

Debout les morts (Fred Vargas)

Hêtre ou ne pas hêtre.

Suite de la soirée Fred Vargas de l'autre dimanche avec Debout les morts.
Adamsberg n'est toujours pas là et comme dans le précédent bouquin, Ceux qui vont mourir ..., , on retrouve un trio improbable : cette fois ce sont trois chercheurs surnommés Saint Luc (spécialiste de la guerre de 14, comme le frère de Fred Vargas), Saint Marc  (médiéviste comme Fred Vargas herself) et Saint Matthieu (préhistorien). À leurs côtés, l'oncle de Saint Marc, Armand Vandoosler, flic défroqué ou déchu, au passé un peu trouble. À droite, une voisine fort sympathique. Une autre à gauche, ancienne cantatrice, mais celle-là disparait après avoir découvert qu'un arbre avait mystérieusement été planté une nuit dans son jardin ...
Fred Vargas est visiblement plus à l'aise à Paris qu'à Rome (oui, ben nous on la comprend) et les personnages, tout aussi insolites mais plus travaillés que ceux de son précédent roman (on les retrouvera d'ailleurs dans certains des épisodes suivants), se mettent en place plus rapidement.
La machine Vargas à produire du polar surréaliste démarre dès quelques dizaines de pages.
Armand Vandoosler navigue dans cette intrigue comme à la pêche à la baleine (c'est lui qui le dit) : du haut de sa vigie (il reste perché à sa fenêtre du 4° étage !), il laisse filer la ligne pour voir où la baleine va sonder puis réapparaître ...

[...] - parce que je préférais laisser croire à l'assassin, quel qu'il fût, que ses plans fonctionnaient. Lui laisser la bride sur le cou, laisser filer la ligne, voir où l'animal, en liberté et sûr de lui, allait réapparaître.
[...] On ne peut pas tout saisir, tout geler, tout surveiller le premier jour d'une enquête.
[...] Laisser l'action se dérouler, les évènements se succéder, se précipiter. Et voir comment l'assassin allait en tirer parti. Il faut laisser les mains libres aux assassins pour qu'ils puissent commettre une erreur.

Vandoosler, c'est un peu le prototype du futur Adamsberg. De même que son ex-collègue le breton têtu et cartésien Leguennec préfigure un peu le Danglard des futurs épisodes.
Un bouquin de Vargas c'est un peu comme une tablette de chocolat. Avant de l'ouvrir on est sûr que ce sera bon. Ensuite on passe la soirée avec la main dans la tablette, découvrant au fil des carrés des saveurs surprenantes lorsque les pépites craquent sous la dent.
La tablette est vite finie et on court voir s'il en reste dans le placard, pour demain.
Et puis, comme le chocolat, c'est bon pour le moral.
Ceci étant dit, il vaut sans doute  mieux découvrir ces deux ou trois "premiers romans" en visite amicale, après avoir été totalement convaincu par la maîtrise des plus récents.


Pour celles et ceux qui aiment les petites rues de Paris.
J'ai lu édite ces 283 pages qui datent de 1995.
Madame Charlotte en parle. D'autres avis sur Critiques Libres.

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