mercredi 25 février 2015

BD : Les 110 pilules

Le déclic de la période Ming

Les éditions Delcourt ont eu la bonne idée de ré-éditer dans leur collection Erotix, la BD de Magnus : Les 110 pilules.
La bande dessinée de Magnus (l’italien Roberto Raviola) datait des années 80, les années de l’écho des savanes, mais le véritable original date lui à peu près de l’an 1000 : le Jin Ping Mei (ou Fleur en fiole d’Or), un roman érotique de la dynastie Ming, des milliers de pages compilées au fil des siècles et dont la BD reprend quelques thèmes.
Le riche seigneur Hsi-Men, bon vivant, va obtenir d’un moine ermite, quelques pilules magiques (110 pour ceux qui ne se sont pas laissés distraire par les images) qui lui assurent la virilité qui sied à son rang et qui vont lui permettre d’honorer comme il se doit ses diverses concubines et même d’autres dames si besoin.

[…] Mais n’oubliez pas ce que vous dit le moine ! Jamais plus d’une et une à chaque lune !

Évidemment ces petites pilules magiques (le viagra avant l’heure) vont nous valoir quelques émotions, à nous lecteurs et puis aux dames de la cour aussi.
Les beaux et agréables dessins en noir et blanc de Magnus font la part belle aux courbes féminines et aux membres virils, au point qu’on en oublie souvent d’admirer les décors et les paysages, pourtant fort bien travaillés eux aussi.
Entre deux intrigues de son harem, le seigneur Hsi-Men avale ses pilules sans compter et bande à tout va. Dames de la cour, prostituées du village, riche voisine et même quelques jeunes et beaux travestis, tout le monde y passe et dans différentes positions, la Chine est une civilisation raffinée, on le sait.

[…] Le jardinier : lui, butte le jardinet avec deux doigts, elle, allongée sur le dos, les jambes autour de sa taille à lui, cultive le concombre en attendant d'être arrosée.
[…] La grille : elle est sur le dos, les genoux en arrière, introduit deux doigts dans son petit four, lui, sa broche.
[…] La petite cage : il s'est allongé sur le dos, elle s'est assise sur lui, emprisonnant l'oiseau. Elle serre les cuisses et le fait gazouiller.

Mais le seigneur Hsi-men a trop vite oublié les conseils avisés du moine et tout cela va très mal finir sans que l’on sache bien si la morale de l’histoire est de celles qui nous interdisent de braver les équilibres immuables de la nature ou de celles qui nous incitent à profiter du temps présent sans souci de l’avenir …
Un album chaud, qui change intelligemment de la production habituelle et qui s'avère être un peu plus qu'un catalogue d'images pieuses.
Ci-contre une photo de l’auteur (décédé en 1996) dont … les bacchantes n’ont rien à envier à celles de son héros.


Pour celles et ceux qui aiment ‘ça’.
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