vendredi 27 février 2015

Lumière morte (Michaël Connelly)

Harry Bosch met les pendules à l’heure.

Dans sa préface de Lumière morteMichael Connelly himself explique que les choses ont changé, que son notre détective préféré, Harry Bosch, a vieilli et se retrouve désormais à la retraite.
Pour marquer le changement, Connelly explique qu’il s’est même efforcé de changer de style narratif pour passer à la première personne et nous faire mieux partager les pensées de Harry Bosch.
Mais on a tant de plaisir à retrouver tout cela après avoir fréquenté Harry durant de longues années qu’on se demande : ah bon, c’était pas écrit comme ça avant ? Comme si on avait toujours été dans les pensées de Hiéronymus Bosch.
Alors Harry à la retraite ?
Oui, oui. Bien sûr il s’ennuie et s’étiole, faisant semblant de jouer au privé sans grande conviction.
Alors on se doute bien, ne serait-ce que pour notre plus grand plaisir, que l’ami Harry va rouvrir un de ses vieux dossier, un cold case. Un frozen case même.
Sauf que ce dossier-là, fallait surtout pas le rouvrir, Harry.

[…] – Quelles sont mes chances de jamais consulter l’ensemble du dossier  ?
– Je dirais entre zéro et aucune. […]
– Ils sont montés dans mon bureau, ont ouvert mon tiroir et l’ont embarqué. Je ne reverrai plus ce dossier. Et peut-être qu’ils ne me rendront même jamais le tiroir. […]
– Et qu’est-ce qui se passera si je ne peux pas laisser tomber  ? Qu’est-ce qui se passera si, pour des raisons qui n’ont rien à voir avec cette affaire, des raisons personnelles, il faut absolument que je continue  ?... Dis-moi, qu’est-ce qui se passe  ? Elle hocha la tête d’un air agacé.
– Tu prendras des coups. Parce que ces gens-là ne rigolent pas, Harry. Trouve donc une autre affaire ou une autre manière de te débarrasser de tes démons.
– Qui sont «  ces gens-là  »  ?

Depuis le 11 septembre on le sait, les États-Unis n’ont plus qu’une obsession, la lutte contre le terrorisme : TMSB, Tous les Moyens Sont Bons, au point d’enterrer les autres crimes s’ils touchent de près ou de loin au terrorisme, au point de vouloir fermer la trop grande gueule de notre ami Harry s’il tente de rouvrir des dossiers bien fermés.
Heureusement, Connelly ne s’appesantit pas trop sur ce volet politique un peu convenu qui (comme dans À genoux) ne sert que de décor à un polar très noir, à l’ambiance peut-être encore plus sombre que d’habitude.
Peut-être parce que cette fois-ci il n’y a pas d’affreux barjot, de psychopathe allumé, de serial-killer monstrueux, … non, rien que de l’américain bien normal dans cette enquête qui va mêler showbiz arrogant, LAPD corrompu et FBI paranoïaque.
Avec ce qu’il faut de retournements de situation et de coups de théâtre, jusque y compris dans la vie privée du privé !

Pour celles et ceux qui aiment les don quichottes du LAPD, même à la retraite.
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