Soirée diapos chez l’arabe du coin.
Il nous a d’abord fallu passer outre ce que pouvait laisser penser le titre peu engageant de cet album, récemment primé à Angoulême : L’arabe du futur, qui semblait surfer sur les thèmes trop à la mode.Mais finalement la BD autobiographique de Riad Sattouf (qui fit un passage chez Charlie) s’avère une bonne surprise.
Il ne s’agit pas vraiment d’un arabe du futur qui naîtrait des printemps récents ou des étés à venir : bien au contraire, il s’agit plutôt de l’arabe du passé, celui des années 70-80, un arabe qui compte déjà pas mal de printemps.
Riad Sattouf nous raconte son enfance en Lybie puis en Syrie.
Et comme il a l’âge de nos enfants … ses parents ont le nôtre ! et c’est donc cette soirée diapos des années Pompidou puis Giscard, vues depuis d’autres rives de la Méditerranée, que l’on a trouvée savoureuse.
Le papa syrien de Riad rencontra sa maman bretonne au cours de ses études en France. Muni de ses tout nouveaux diplômes et du petit Riad tout blond, le couple partit pour la Lybie renaissante, contribuer à l’essor de la révolution socialiste emmenée par un Kadhafi à qui il restait encore quelques derniers plombs (qui n’allaient pas tarder à sauter eux aussi).
Tendresse amusée pour ses personnages et ironie mordante pour le contexte de ces années-là : c’est la recette de cet album.
Après la Lybie de Kadhafi et ses illusions perdues presque attendrissantes (à l’époque où tout n’avait pas encore tout à fait basculé dans l’horreur), la Syrie de Hafez-el-Assad semble beaucoup plus sinistre (il y manquait peut-être l’argent du pétrole) et l’on se demande tout au long de ces pages ce que pouvait bien ressentir la jeune bretonne partie suivre son diplômé de mari …
L'autobiographie de Riad devrait bientôt se poursuivre jusqu'aux années actuelles et la fuite de la Syrie en guerre.
Pour celles et ceux qui aiment les révolutions culturelles.
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