lundi 14 mars 2022

Usual victims (Gilles Vincent)

[...] On n’est pas prêts de tutoyer les anges.

On ne connaissait pas encore Gilles Vincent, un auteur de polars qui vit désormais dans le Béarn.
Avec Usual victims, il nous invite à Tarbes, dans les entrepôts de Titania, un clone d'Amazon, où l'on vient de retrouver une ouvrière qui s'est suicidée par pendaison dans les vestiaires. C'est la quatrième et cela semble un peu plus compliqué que le surmenage dû aux cadences infernales.
Et c'est une drôle d'équipe qui va mener l'enquête : un "couple" de flics locaux mais sans histoire de fesses entre eux puisqu'ils sont tous les deux gays, chacun de leur côté !
C'est très tendance depuis quelques temps.
[...] En gros, en vingt ans à peine, on est passé du statut de paria à celui d’espèce protégée.
Pour faire bonne mesure à ce duo inédit, voici qu'on leur colle dans les pattes un jeune stagiaire, un autiste version Asperger (c'est très tendance aussi, et très pratique dans les polars) !
Le jeune Stéphane Brindille passe son temps à littéralement peser les choses. Il est fan de cinéma américain (d'où le titre) et note tout ce qui lui passe par la tête (et il lui en passe ...).
[...] Cinq carnets. Des Clairefontaine, format 9x14, 96 pages. Tous remplis. Page après page, j’ai consigné ce que je nomme le poids des choses. En fait, je pèse tout et je note le poids précis de chaque objet.
L'exposition qui ouvre le bouquin est un peu maladroite : l'auteur semble pressé de nous mettre au diapason de ses personnages et de démarrer son enquête, on aurait préféré un peu plus de subtilité.
C'est l'Asperger qui va nous servir de guide dans l'enquête, de candide pourrait-on dire s'il n'était évidemment doué d'un regard à l'acuité étonnante qui va en remontrer à ses deux coéquipiers.
Même si Gilles Vincent ne prétend pas à la belle littérature, la première partie du bouquin est plutôt sympa grâce à ces personnages et surtout grâce au jeune Brindille.
😕 Malheureusement à mi-parcours, l'auteur décide de basculer tout cela dans un trop long dénouement où s'enchaînent coups de théâtre capillotractés, scènes effrayantes et péripéties rocambolesques.
On tourne alors les pages avec fébrilité, pressé d'en finir et d'en sortir à peu près indemne.
C'est dommage, tout cela aurait pu donner un bon polar avec un peu plus de maîtrise.

Pour celles et ceux qui n'aiment pas les chiens.
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