[...] Je ne me sens pas encouragé.
On aime bien les récits de voyages mais on a vu qu'il s'agissait là d'un exercice plus difficile qu'il n'en a l'air et que rares étaient ceux qui sortaient du lot commun.Si l'on s'en tient à l'Asie centrale, on y a croisé des prétentieux comme Philippe Tesson, des ennuyeux comme Stanley Stewart et même parfois de drôles de zèbres comme Yoann Barbereau.
Avec Tu vas aimer notre froid, le belge Harold Schuiten n'a aucune prétention et même s'il lui fallait être sûrement un drôle de zigoto pour partir enseigner le français au fin fond de la Yakoutie, son récit humoristique n'a rien d'ennuyeux.
Peut-être est-ce dû au climat, mais l'esprit de son bouquin est assez proche du voyage au Groënland de Julien Blanc-Gras : simple et sympa, sans prise de tête, parfait pour rêver de voyages en ces années qui leur sont si peu propices.
La Yakoutie, seuls ceux qui ont joué une fois au Risk savent à peu près où c'est : tout là-haut au nord, tout là-bas à l'est, juste avant le Kamtchaka, au nord même du Japon et de la Mer d'Okhotsk.
La région habitée la plus froide de la planète : dans les villages, on y ferme les écoles quand le mercure descend en-dessous de -50°, là ça commence vraiment à devenir vraiment dangereux pour les gosses qui vont à pied.
Après quelques circonstances hasardeuses, Harold Schuiten est parti là-bas quelques mois pour enseigner le français dans le cadre d'un improbable partenariat culturel entre la Belgique et la Yakoutie !
[...] Je pars. La nouvelle de mon voyage suscite la surprise, si ce n'est la consternation.Des proches, des enseignants ne cachent pas leurs interrogations. Enseigner le français aux Yakoute leur semble absurde. [...] Je ne me sens pas encouragé.
Voici notre électron belge plongé dans un bain à -50° : fossé culturel, barrière des langues, incompréhensions et quiproquos, et bien sûr ce FROID, un véritable personnage à lui tout seul.
Un voyage pas ordinaire. Vraiment.
Certes la prose de Garold Skuiten (c'est ainsi qu'on prononce là-bas !) ne prétend pas être éditée dans la Pléiade : tout cela reste simple et le propos ne mène pas bien loin (enfin si très loin mais sur le plan géographique seulement). L'auteur se disperse même un peu sur la fin avec une excursion jusqu'à Komsomolsk. Mais on ne saurait lui en tenir rigueur et le bouquin n'est pas assez long pour nous lasser.
Plutôt un reportage que l'on peut lire parfois en diagonale, voire même quitter en cours de route quand on en a assez vu.
Pour celles et ceux qui aiment le froid.
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