[...] – Pourquoi vous êtes venus ici ? Ça m’intéresse.
Les Farallon Islands se trouvent au large de la Californie à une cinquantaine de kilomètres de San Francisco. Après avoir servi de décharge nucléaire à l'US Navy (!) ces îlots perdus sont devenus une réserve écologique pour les animaux et oiseaux de mer.
L'américaine Abby Geni nous y raconte un séjour que l'on jurerait vécu : celui d'une jeune photographe qui débarque là-bas pour un an, parmi quelques scientifiques écolos à moitié autistes.
[...] Les îles Farallon n’étaient pas comme je me les étais imaginées.
[...] Les Indiens miwoks de Californie les voyaient comme une sorte de purgatoire terrestre où on envoyait les damnés pour y souffrir éternellement.
[...] Les Farallon comptent six résidents permanents. Six biologistes qui vivent dans l’isolement et la nature sauvage de l’archipel des Morts.
[...] Pour quelle satanée raison est-ce qu’on peut vouloir venir sur ces îles ?
Un séjour "rude" c'est le moins que l'on puisse dire quand on se retrouve sur l'un de ces îlots inhospitaliers, isolé de tout, en butte aux éléments déchainés et aux quelques écolos à demi sauvages qui peuplent la petite station scientifique.
[...] On peut mourir d’une centaine de façons sur ces îles. Il est même fascinant que nous ne soyons pas déjà tous six pieds sous terre.
Peu à peu la robinsonnade vire presque au thriller et le roman s'avère bien difficile à classer sur une étagère.
Un huis-clos à ciel ouvert battu par les vents.
Le récit de l'exil initiatique d'une jeune femme en quête de sa maturité.
Des mystères à la manière d'une Laura Kasischke où chacun cache bien son jeu.
Une fable écolo qui nous fait découvrir la faune sauvage de ces rivages inhospitaliers.
Un thriller sanglant qui fera des centaines de victimes : quelques phoques, une multitude d'oiseaux de mer et de pinnipèdes et même un ou deux humains.
Au fil des saisons rythmées par les migrations des animaux, Abby Geni y parle beaucoup "photo", c'est intéressant, et elle écrit une floppée de lettres à sa mère, lettres qu'elle n'envoie jamais. Sa mère est décédée depuis longtemps.
[...] Cela fait presque vingt ans que je t’écris. Mais aucune de ces missives ne t’est jamais parvenue. Aucune n’a été lue. C’est normal, j’ai écrit ma première lettre durant la semaine qui a suivi ta mort.
Inclassable.
Pour celles et ceux qui aiment le cri des mouettes.
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