jeudi 25 avril 2024

La liseuse de visages (Sebastian Fitzek)


[...] C’est évidemment VOUS qui êtes fou.

L'auteur, le livre (400 pages, 2024, 2022 en VO) :

On avait déjà croisé l'allemand Sebastian Fitzek au rayon polars.
C'était il y a bien longtemps, dans un ou deux petits polars rapides, menés tambour battant, moitié thriller, moitié énigme psycho : Ne les crois pas et Therapie.
Le revoici entre nos mains avec La liseuse de visages.

On n'a pas trop aimé :

 On s'accroche aux accoudoirs du fauteuil pour un démarrage à cent à l'heure. Fitzek ne s’embarrasse ni de préliminaires ni d'explications : il plonge et son lecteur et son héroïne en pleine tourmente sans que ni l'un ni l'autre ne sache qui est vraiment qui. C'est tordu, abracadabrant, invraisemblable, mais ... mais c'est mené à toute vitesse et avouons qu'on est venu pour que Fitzek nous mette la cervelle à l'envers.
 Avec seulement trois ou quatre personnages l'auteur réussit à nous faire soupçonner au moins quatre ou cinq coupables ! Le secret et le suspense seront maintenus jusque dans les toutes dernières pages avec des retournements de personnages et de situation aussi invraisemblables que le reste du bouquin ! 
Si on aime ce genre d'intrigues faciles, Fitzek fait le job, même si on pensait garder un meilleur souvenir de ses précédents ouvrages (mais c'était il y a longtemps : 2012).
 En marge de cette intrigue un peu too much, on apprécie l'approche de ces techniques de décryptage des expressions faciales, appelées également mimicologie. Le roman s'appuie sur les échanges de l'auteur avec Dirk W. Eilert, spécialiste allemand du sujet.
[...] C’est la Hinckley Face , pensa -t-elle, horrifiée. Cette expression portait le nom de John Hinckley, qui avait tiré un jour sur le président américain Ronald Reagan. La recherche en décryptage d’expressions faciales la considérait comme la mimique caractéristique du terroriste.

L'intrigue :

Hannah Herbst est une sorte de profileuse qui "lit sur les visages" ce que l'on ne veut pas ou ne peut pas exprimer (c'est le décryptage d'expressions faciales, la mimicologie) : une peur, une agressivité, un mensonge, ... 
Un talent encore plus utile que le détecteur de mensonges quand on veut aider la police.
Mais elle souffre aussi de spectrophobie : la peur de se voir dans un miroir.
Est-ce la peur de découvrir des choses sur elle-même ?  
[...] « Maman, c’est quoi, ton travail ? lui avait-il demandé environ un an plus tôt.
— Je lis sur les visages. »
Il avait tendu son nez couvert de taches de rousseur et demandé d’un air espiègle :
« Alors ? Qu’est-ce que tu lis sur le mien ?
— De la joie, de la curiosité… et que ta chambre ressemble une fois de plus à un champ de bataille ! »
Ce jour-là, Hannah se réveille totalement amnésique, gravement blessée, accusée en direct à la télé d'avoir sauvagement trucidé sa famille ... Il y a même une vidéo de ses propres aveux à la police ...
Oh la la, ça démarre très fort ! Qui donc est qui ? Hannah ne sait plus qui croire, ni à qui faire confiance, ... peut-être même pas à elle-même ...
[...] Et si tout cela était une conspiration ? Si personne n’avait intérêt à ce qu’elle recouvre la mémoire ? Elle commençait même à douter que celle-ci lui revienne vraiment un jour. Mais peut-être avait-on fait d’elle un bouc émissaire, sans plus rechercher le véritable coupable ?
[...] Oh non, pas encore, songea Hannah. Pas encore un cadavre !
[...] Sa situation venait de passer de désespérée à quelque chose de pire encore.
La seule chose que le lecteur a très vite compris c'est qu'il ne fallait faire confiance à personne et certainement pas à Sebastian Fitzek qui semble bien décider à le secouer dans tous les sens !

Pour celles et ceux qui aiment se regarder dans le miroir.
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Livre lu grâce à NetGalley et aux éditions de L'Archipel.

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