Premier opus de la trilogie suédoise.
On
avait acheté ce bouquin après
plusieurs bonnes notes lues sur les blogs mais il avait fini par
traîner au fond de la PAL (la Pile À Lire) à cause de son abominable
couverture qui, invariablement, menaçait de nous plonger dans
une espèce de remake des
Orphelins Beaudelaire.
Mais non pourtant,
Les hommes qui n'aimaient pas les femmes, du suédois (oui, encore !)
Stieg Larsson, n'a rien d'un roman pour ados.
C'est un polar de bonne facture.
L'écriture est plutôt du genre simple et basique (Elisabeth George
et Sue Grafton sont d'ailleurs citées), mais il faut avouer qu'à force
de lire des auteurs qui, avec quelques mots, arrivent à
vous scotcher au fond de votre canapé, on devient difficile ...
Les gentils sont bien trop gentils et sont heureux en amour comme en affaires.
Les méchants sont bien trop méchants, au point d'en devenir des
caricatures peu vraisemblables, et le scénario suit parfois des
péripéties à peine crédibles.
Alors, qu'est-ce donc qui fait que l'on reste accroché à ces pages ?
Sans doute la découverte de cette Suède que l'on parcourt, polar
après polar : avec sa fête de la Saint-Jean (on pense à
Henning Mankell
et ses
Morts de la Saint-Jean), ses sectes Pentecôtistes (on pense à la finlandaise homonyme
Asa Larsson et son
Horreur boréale) et toujours le souvenir des démons nazis des années noires (de nouveau
Henning Mankell avec le
Retour du professeur de danse) avec ici en prime la collusion avec le milieu des affaires.
Sans doute aussi, l'originalité d'une enquête qui, cette fois, n'est
pas menée par le flic désabusé habituellement de service, mais par un
journaliste économique qui, accessoirement, s'attache à
une ado attardée au passé trouble, hackeuse au mauvais caractère.
Ces deux-là mènent une longue investigation qui fait tout le charme de
ce bouquin. Enfin Mesdames, c'est aussi, comme le titre l'indique, une diatribe contre
ces hommes qui n'aiment pas les femmes et donc contre
les violences subies par icelles. Le message est clair.
Un thriller bien venu pour les plages cet été.
[...] Il était
d'avis que la vraie mission journalistique était d'examiner les chefs
d'entreprise avec le même zèle impitoyable que les
journalistes politiques surveillent le moindre faux pas chez les
ministres et les parlementaires. Il ne viendrait jamais à l'idée d'un
journaliste politique de donner à un chef de parti un statut
d'icône.
Bon d'accord, le bouquin a
manifestement été écrit avant l'avènement de Sarko.
[...] Ce jour-là
Lisbeth était vêtue d'un tee-shirt noir avec une image d'E.T. exhibant
des crocs de fauve, souligné d'un I am also an alien. Elle
portait une jupe noire dont l'ourlet était défait, un court blouson de
cuir noir râpé, ceinture cloutée, de grosses Doc Martens et des
chaussettes aux rayures transversales rouges et vertes,
montant jusqu'aux genoux. Son maquillage indiquait qu'elle était
peut-être daltonienne. Autrement dit, elle était extrêmement soignée.
Deux autres épisodes sont parus mais ce seront les
derniers : l'auteur
Stieg Larrson vient malheureusement de décéder.