Parfum de rose islandaise.
À ne pas confondre avec Vera Candida. Rien à voir.
Rosa candida raconte une histoire islandaise ... qui se passe en Europe sur le continent, on ne sait pas trop où(1).
Arnljotur est un jeune homme d'Islande presque ordinaire(2) amoureux des roses comme l'était sa maman, un peu trop tôt disparue. Il se décide à quitter son caillou pour aller repiquer des Rosa Candida, variété rarissime, dans le jardin réputé d'un lointain monastère.
En fait, ce résumé est idiot et cette trame ne sert que de prétexte à quelques rencontres de savoureux personnages.
Le père du jeune homme, une amoureuse un peu vite embrassée dans une serre (of course) juste le temps de faire un bébé, un moine cinéphile, et plusieurs autres croisés en chemin.
C'est une espèce de voyage initiatique, un peu road-movie, une rêverie sans queue ni tête mais un bouquin très maîtrisé.
Quelques péripéties comme une opération de l'appendicite :
[...] Depuis que j'ai été opéré, je pense nettement plus qu'avant à mon corps, tant au mien qu'à celui des autres. Par celui des autres, j'entends principalement le corps des femmes, mais je remarque aussi celui des hommes. Je me demande si l'anesthésie d'il y a quatre jours peut avoir pour effet secondaire d'accroître la conscience corporelle.
Car le jeune homme est effectivement très attiré par les personnages féminins croisés au cours de son périple :
[...] Les femmes ont une très longue mémoire et sont sensibles à l'effet des choses singulières qui se sont produites dans leur famille au cours des deux cents dernières années ; après quoi elles vont essayer de me relier à leurs racines historiques.
Pas vraiment facile à raconter. Un roman en forme de berceuse, très "zen", où il faut accepter de se laisser porter, tout comme le héros, sans jamais trop savoir où cela va nous/le mener. Ici et maintenant : carpe diem, telle pourrait être la devise de (accrochez-vous) : Audur Ava Olafsdottir.
Un certain regard sur les femmes (Audur machin-dottir est une dame, on a vérifié sur le ouèbe, d'ailleurs elle s'appelle -dottir, donc).
Bien sûr l'allusion au Candide de Voltaire avec son "il faut cultiver son jardin" ne vous aura pas échappé (sinon, vous êtes bon pour repasser votre bac de philo).
Après l'Odeur du gingembre, voici un deuxième excellent roman pour l'été : MAM a beaucoup aimé cette odeur de roses islandaises, BMR a préféré le parfum exotique des racines asiatiques.
(1) : quelques indices épars, laissés ici ou là, qu'on n'a pas pris le temps de déchiffrer, pourraient bien donner lieu à toute une glose sur le sujet !
(2) : si tant est qu'un islandais puisse être ordinaire
Pour celles et ceux qui aiment les fleurs.
C'est Zulma qui édite ces 333 pages qui ont fleuri en 2007 en VO et qui sont traduites de l'islandais par Catherine Eyjolfsson.
Ce bouquin a fait le tour de la blogosphère et donc y'a plein d'autres avis chez Babelio ou Critiques Libres.