[...] L’affaire du meurtre de la belle lycéenne.
L'auteure, le livre (160 pages, 2023) :
C'est un article de Slate qui nous avait alerté sur ce roman de la sud-coréenne Kwon Yeo-sun, connue jusqu'ici plutôt pour ses nouvelles.
Un très court roman, à peine plus qu'une nouvelle, qui se donne des allures de polar pour décrire une société coréenne pas tendre avec les femmes.
On aime un peu :
❤️ Comme chez la japonaise Yoko Ogawa, une situation banale et quotidienne qui prend très vite des allures inquiétantes, sans que l'on sache trop où cela va nous mener.
❤️ Un dépaysement 100% coréen (et 100% féminin) qui prend souvent le lecteur occidental au dépourvu et laisse un goût aussi acide que le citron du titre.
❤️ Un dépaysement 100% coréen (et 100% féminin) qui prend souvent le lecteur occidental au dépourvu et laisse un goût aussi acide que le citron du titre.
L'intrigue :
Une jeune (et très belle) étudiante est retrouvée morte, le crâne fracassé. Un ou deux suspects dans son entourage mais pas de coupable. Une quinzaine d'années après, la sœur de la victime se remémore le long chemin du deuil et des questionnements.
[...] Elle est partie. Ses longs cheveux et sa robe jaune, son sac et ses chaussures blanches. Je les ai regardés disparaître puis, restée seule, j’ai fini mon café froid.
[...] Pendant plus de seize ans, j’ai réfléchi, interrogé et travaillé sur chaque détail de ce qu’on a appelé « l’affaire du meurtre de la belle lycéenne ».
[...] Elle avait changé elle-même le nom de ma sœur, par ses propres moyens. Maman avait sorti tous les manuels scolaires, les livres, les cahiers et carnets ayant appartenu à ma sœur et avait corrigé le nom sur chacune des couvertures.
[...] Maintenant, je sais – non pas qui est le meurtrier de ma sœur, mais qui ne l’est pas. Non, c’est faux. Je sais qui est l’assassin.
On aime moins :
▼ Un livre dans lequel il est bien difficile d'entrer : Kwon Yeo-sun ne nous laisse que peu d'indices pour pénétrer dans son univers et j'ai dû le relire une seconde fois.
▼ Une construction du bouquin qui ne nous aide guère non plus où chaque chapitre expose le point de vue d'un personnage ... alors qu'il nous faut plusieurs pages pour deviner l'identité de qui parle (la sœur, une amie, une autre camarade, ...), d'autant plus que les patronymes coréens sont opaques pour nous qui ne savons même pas trop s'il s'agit d'une femme ou d'un homme et que l'auteure joue avec les mots et ces noms : il faut bien avouer que toutes ces acrobaties nous échappent un peu malgré les notes du traducteur.