Nuages sombres sur la nation arc-en-ciel.
Nous revoici partis en Afrique du sud avec un polar de Mike Nicol : La Dette, qui nous a été aimablement proposé par Babelio et les éditions Ombres Noires.Le tout annoncé par Courrier International et un grand succès chez nos voisins allemands : le vol semblait alléchant.
Mais l'atterrissage est un peu décevant.
Mike Nicol nous conte l'histoire de deux anciens trafiquants d'armes, deux gars pas très reluisants (un blanc et un black, pour équilibrer sans doute) qui depuis les belles années des guerres sud-africaines se sont recyclés dans la sécurité rapprochée, par exemple celle des riches venus au Cap pour un safari-chirurgie (esthétique s'entend, la chirurgie).
Les deux compères mènent la belle vie, avec même quelque magot planqué dans les îles, et tout irait pour le mieux sous le ciel de la nouvelle nation arc-en-ciel.
Sauf qu'on n'échappe pas impunément à son passé. Quand on a fait ce qu'on devine qu'ils ont fait, on a forcément des dettes de ci de là.
À commencer par une dette envers des "potes" encore moins reluisants dont il faut assurer la sécurité : les "potes" en question trafiquent dans la drogue et les soirées hot pour la nouvelle bourgeoisie du Cap. Bon gré mal gré, faut bien les aider, eu égard à ce qu'ils savent du passé.
Et puis peut-être une dette envers d'autres groupuscules activistes avec aux commandes une beauté sombre à la main mystérieusement gantée. La belle Shemina semble en vouloir à nos deux compères, eu égard à ce qui s'est passé dans le passé. Et elle s'oppose tout à fait au trafic de drogue : les ennuis vont commencer.
Il y aura même d'autres équipes dans la danse, toujours reliées au passé. Visiblement le ciel de la nation arc-en-ciel reste obscurci et du passé, il n'est pas possible de faire table rase.
Trafic d'armes, trafic de diamants(1), trafic de drogue, enlèvements, meurtres et assassinats, ... voilà le menu.
Avec en prime quelques balades dans la ville, entre montagne et océan, ça donnerait presque envie.
Sauf que ça ne prend pas tout à fait : l'intrigue est un peu décousue (beaucoup d'acteurs, plusieurs sujets, pas de fil conducteur solide), le style un peu sec, les héros pas très charismatiques, ... on a un peu de mal à rester accroché même si ça se lit sans déplaisir.
Les paysages du Cap ont l'air magnifiques mais le ciel peint par Mike Nicol n'est pas encore suffisamment dégagé pour nous inciter à aller y passer des vacances.
Ce bouquin nous a semblé moins intéressant que ceux de Deon Meyer et moins bien écrit que celui de Malla Nunn.
(1) - ça va ensemble, rappelez vous le film Blood Diamond
Pour celles et ceux qui aiment les trafiquants.Ces 560 pages parues chez Ombres Noires datent de 2009 en VO et sont traduites de l'anglais par Estelle Roudet.
D'autres avis sur Babelio. On peut feuilleter quelques pages chez Ombres Noires.