vendredi 15 juillet 2016

Sans retour (Matthew Klein)

[...] Le bien et le mal ne sont pas des notions pour les gens comme nous.

Le bouquin de Matthew Klein démarre par une incursion féroce dans le monde du business.
Jimmy Thane est chargé de reprendre en main une boîte high-tech qui bat de l'aile.
Lui-même sort de différents égarements qui se sont soldés par quelques cures de désintoxication. Bref, le perdant est chargé de redresser une boîte en perdition.
[...] Je suis un directeur itinérant, un mandataire. On m'engage uniquement pour prendre la tête de sociétés en difficulté. Vous ne me verrez jamais siéger dans une compagnie saine.
[...] Si j'arrive à redresser la boîte, je touche le jackpot. Si j'échoue, je gagne des clopinettes. Un travail à mi-chemin entre une expédition des bérets verts et une partie de dés. Vous n'avez aucune idée de ce que vous allez trouver avant d'avoir pénétré dans les locaux.
[...] J'imagine que Tad, connaissant mon parcours – alcoolisme, usage de stupéfiants, addiction au jeu, cure de vingt et un jours au centre de désintoxication de Mountain Vista –, a jugé la mission appropriée. Il n'avait pas tort, vu que je suis un peu en période de redressement moi aussi.
La description du milieu est shootée à l'humour noir, l'auto-dérision et le trait est vraiment sévère.
Et puis l'étrange se glisse peu à peu entre les pages : l'ancien directeur avait disparu trop soudainement, mystérieusement évaporé, il y a évidemment un trou (un gros trou) dans la caisse, les commanditaires de Jimmy-le-redresseur sont bien mystérieux ...
[...] Le bien et le mal ne sont pas des notions pour les gens comme nous, Jimmy.
[...] Je suis bien en peine de décrire leurs activités. Du blanchiment ? Du narcotrafic ? Pour autant que je le sache, rien de tout cela. Alors, quelle est la finalité de l'opération ?
L'ombre maléfique d'un homme mystérieux et peu recommandable plane sur cette histoire Sans retour et l'épouse même de Jimmy parait bien étrange, ...
[...] Je mange les œufs qu'elle m'a préparés et fais honneur à son café. Quand je suis prêt à partir au bureau, je l'embrasse sur la joue. « Passe une bonne journée, dit-elle. Je serai là à ton retour. » Un serment ou une menace. À moins qu'elle essaye juste de voir comment sonne la réplique.
Tout cela vire à l'aigre-doux avec presque un petit parfum de Laura Kasischke.
Les twists qui clôturent cette étrange histoire ne sont malheureusement pas très bien exploités et si l'on convient volontiers qu'on s'est bien fait avoir, qu'on s'est laissé mener par le bout du nez par le marionnettiste qui tirait les ficelles du lecteur comme de ses personnages, on reste quand même un peu sur notre faim.

Pour celles et ceux qui aiment les histoires au bureau.
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