lundi 28 juin 2021

Les mains vides (Valerio Varesi)

[...] Vous aviez l’air d’un curé ou d’un communiste.

Chaque région d'Italie a son flic attitré et sa série de polars.
Dans la belle ville de Parme, c'est Valerio Varesi qui met en scène le commissaire Soneri au fil des épisodes [clic].
Les revoici avec une nouvelle intrigue : Les mains vides.
Un titre à prendre au second degré puisque l'intrigue évoque plutôt les mains bien remplies de ceux qui s'en mettent plein les poches : il sera question de beaucoup de fric, celui des mafias qu'il faut lessiver et blanchir, celui des spéculations immobilières sans foi ni loi.
On est toujours content de pouvoir compter sur des valeurs sûres, retrouver de bons amis transalpins comme ces deux-là, Varesi et son commissaire fétiche, avec qui on sait que l'on peut voyager sans crainte.
Cette fois, l'intrigue peine un peu à se mettre en place : le commissaire Soneri ne sait trop s'il doit s'occuper du vol de l'accordéon du pauvre bougre qui anime habituellement la place ou s'il doit s'intéresser au décès d'un commerçant battu à mort (un avertissement, un appel de fonds, qui aurait mal tourné peut-être ?).
Malgré la canicule, comme à son habitude Soneri flâne dans les rues de Parme, des errances sans but qui lui permettent de s'imprégner de sa ville, c'est sa façon à lui d'enquêter si l'on peut dire. La vérité finira bien par lui apparaître au détour d'une vieille maison.
[...] Il n'avait jamais aimé l'été en ville, quand les rues puent la pisse et que des odeurs âcres de transpiration flottent dans les autobus. [...] Heureusement le 15 août approchait et la ville se viderait en laissant derrière elle les vieux et les fauchés. Il se consola en songeant aux rues désertes, à la beauté de la ville enfin silencieuse et aux dîners dans quelque auberge à l'ombre des tonnelles : sa petite villégiature personnelle.
[...] La perspective des complications se renforçait dans son esprit. Il le savait d’expérience : si l’on n’apercevait aucune lueur les premiers temps d’évaluations, l’enquête s’annonçait mauvaise.
Mais les temps changent et Soneri semble bien dépassé par les bandits modernes, les nouvelles mafias de l'est, les nouvelles spéculations immobilières, les nouveaux trafics.
C'est une nostalgie amère et désabusée qui parcourt le bouquin dont l'ambiance est un peu plombée par l'auto apitoiement d'un commissaire dépassé par son époque.
[...] – Un conseil, reprit sérieusement Gerlanda, ne jouez pas les Don Quichotte. Que vous le vouliez ou non, vous faites partie de la police et la police a toujours été du côté des puissants. Depuis quand la police change le monde ?
Finalement les mains vides seront celles de Soneri et c'est un étrange final au goût bien amer qui l'attend dans les derniers chapitres. 

Pour celles et ceux qui aiment le parmesan bien sûr.
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