mardi 18 juillet 2023

Une bonne action (David Baldacci)

[...] Ça me paraît bien mal engagé.

    L'auteur, le livre (521 pages, 2023, 2019 en VO) :

Ce n'est qu'aujourd'hui que l'on découvre David Baldacci, un auteur américain à succès puisque son premier roman s'intitulait en 1995 : Les pleins pouvoirs, bien connu des fans de Clint.
Un auteur prolifique, créateur de plusieurs "séries" et qui revient aujourd'hui sur le devant de la scène avec deux séries aux héros récurrents : le détective Aloysius Archer et l'agent(e) Atlee Pine du FBI.
On vient de découvrir Atlee Pine dans Une minute avant minuit, un polar "sudiste" bien mené et bien écrit, même si la mise en scène des personnages nous y avait semblé un peu "facile".
Après cette mise en bouche, on a eu envie de découvrir l'autre série, celle avec le détective Aloysius Archer et ce premier épisode : Une bonne action.
Bonne pioche : le bouquin est encore meilleur, la série s'annonce très prometteuse et nous plonge au tout début des années 50, lorsque les US peinent encore à se remettre de la guerre. 

    On aime beaucoup :

❤️ Sniffer le parfum désuet des romans noirs à l'ancienne, façon Chandler ou Hammett, mais avec une prose suffisamment moderne et fluide pour notre lecture d'aujourd'hui même si le ton reste celui de l'époque, une époque où [un homme ne pouvait pas sortir dehors sans chapeau]. Bref, un excellent "remake".
❤️ Découvrir des personnages tous soigneusement dessinés, un anti-héros désabusé, une ou deux blondes fatales, quelques gros durs aux gros bras, des avocats véreux, chacun à sa place dans une intrigue solide où les jolies dames ne se contentent pas de jouer les potiches décoratives comme il était pourtant de bon ton à l'époque.
❤️ Assister aux débuts d'un personnage très attachant qu'on a déjà hâte de retrouver dans de nouvelles aventures.

      L'intrigue :

Aloysius Archer sort tout juste de prison après avoir purgé sa peine pour un crime qu'il n'a sans doute pas commis. 
Libre comme l'air et pauvre comme Job, Archer erre désabusé dans les rues de Poca City, le gosier aussi sec que les rues de la ville.
[...] À Poca City, tout est possible, à l’exception d’une pluie constante et de politiciens qui tiennent leurs promesses.
[...] Il était devenu un homme qui vivait chaque moment comme si c’était réellement son dernier. La guerre avait cet effet-là. Et la prison en avait rajouté une couche et incrusté cette notion au plus profond de son être. Archer se dit qu’il ne s’en affranchirait jamais.
[...] Lui et des millions d’autres revenaient juste de combattre dans une guerre mondiale pour s’assurer que ni l’anarchie, ni le fascisme, ni rien d’autre ne remplace l’honnête entubage des gens sans argent par ceux qui possédaient la quasi-totalité du magot.
À peine quelques heures de liberté et le voici dans un bar où il fait la connaissance d'une jolie poulette au bras d'un gros bonnet du coin. La poulette lui fait de l'œil et le gros bonnet lui propose un job : aller récupérer une dette impayée ...
Le lecteur avisé aura déjà compris que, en quelques pages, tous les ingrédients sont déjà réunis pour que notre nouvel ami Archer se retrouve dans de sales draps et que nous soit contée une sacrée histoire, d'autant qu'Archer va bientôt croiser la route d'une seconde femme fatale ...
[...] Si quelqu’un lui avait dit qu’une ville comme Poca City abritait non pas une mais deux femmes aussi séduisantes, il aurait dit de lui que c’était un menteur ou qu’il louchait au point d’être aveugle.
[...] Il était sûr d’une chose : sa vie n’allait pas tarder à devenir encore plus compliquée.
[...] Archer sortit de la maison impeccablement rangée, mit son chapeau et se demanda, après tout ce qu’il venait d’entendre, dans quelle histoire il venait de s’embarquer.
[...] — Ça me paraît bien mal engagé, à l’heure actuelle. 
— Bon sang, mon petit gars, c’est toujours le cas.
Ni Archer, ni le lecteur ne sont au bout de leurs surprises : le final sera tout à fait à la hauteur de cet excellent roman noir, avec même quelques scènes de prétoires et un joli dénouement.
[...] — Tu joues au détective privé, c’est ça ? l’interrogea-t-elle, perplexe. 
— Quand tu risques de finir la corde au cou, ça n’a rien d’un jeu.
[...] — T’as mis le doigt dans le mille, Archer. J’aime ça. Tu pourrais devenir enquêteur, toi aussi, avec un peu d’entraînement.
On vient d'assister là aux premiers pas d'Aloysius Archer comme détective privé et on referme le bouquin, à deux doigts du coup de cœur et avec la hâte de découvrir la suite (... pas encore traduite en VF).

Pour celles et ceux qui aiment les privés à chapeau.
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