vendredi 21 février 2014

Juste une ombre (Karine Giebel)

Carnage au-dessus d’un nid de coucous.

Le niveau intellectuel de ce blog baisse lentement mais régulièrement, c’est désormais évident : après Avant d’aller dormir lu il y a peu, voici maintenant Juste une ombre de Karine Giebel, qu’on pourrait sous-titrer : il ne faut surtout pas s’endormir.
Encore un polar tgv écrit et lu à vive allure, peut-être encore plus vite que le précédent. On se surprend même à lire en diagonale de nombreux passages : c’est dire que ces pages ne laissent pas un souvenir impérissable et qu’on se demande à quoi pensaient les jurés de Cognac en lui décernant le prix du meilleur polar français en 2012.
Mais comme tous ces ‘page-turner’, une fois de temps à autre (bon, là d’accord, ça fait deux fois), ça permet de se relaxer les neurones et de se vider la tête. De quoi apprécier d’autant plus le prochain bon bouquin !
Voici donc l’histoire de Cloé. Une drôle de bonne femme, genre cadre parisienne bcbg, une vraie tueuse au boulot comme en amour, pas vraiment sympa, une garce pourrait-on dire, qu’on est même presque content qu’il lui arrive des choses pas sympas.
Elle a vu juste une ombre. Une ombre qui rentre chez elle, la nuit quand elle dort. Qui la suit. Qui fouille dans ses affaires. Pire encore.
Personne ne la croit évidemment, ni ses amis (si elle en a), ni la police. Peu à peu l’ombre se rapproche.
Avis à ceux qui ne sont pas paranos, non pas du tout, mais qui ont quand même plein d’ennemis partout.
[…] Tu mènes une vie normale, banale, plutôt enviable. Tu sembles avoir réussi, au moins sur le plan professionnel, peut-être même sur le plan personnel. Question de point de vue. Tu as su t’imposer dans ce monde, y trouver ta place. Et puis un jour… Un jour, tu te retournes et tu vois une ombre derrière toi. Juste une ombre.
[…] Une ombre, vingt mètres derrière moi. Un homme, je crois. Pas le temps de voir s’il est grand, petit, gros ou maigre. Juste une ombre, surgie de nulle part. Qui me suit, dans une rue déserte, à 2 heures du matin. Juste une ombre …
[…] Elle ne sait pas ce qui l’effraie le plus : être victime d’hallucinations ou réellement poursuivie par un inconnu. 
À l’autre bout du bouquin voici Gomez, un flic border-line, et même un peu de l’autre côté de la border-line. Il est en train de perdre sa femme, phase terminale. Pas gai. Il pète un peu les plombs, foire une planque avec son coéquipier, le voici suspendu.
En congés forcés. Dont il ne sait pas quoi faire.
Alors évidemment (z’aviez compris hein ? futés !) le flic border-line va rencontrer la garce parano. L’auteure n’en est plus à une invraisemblance près et le bouquin se terminera dans un carnage apothéotique. On se demande même parfois si Miss Giebel ne flirte pas avec le second degré, on guette quelque indice, mais non, tant pis, c’est juste too much.
Ah, j’oubliais : une petite pirouette finale avec une dernière demi-page toujours aussi invraisemblable mais plutôt bien vue.
Voilà : fin de l’histoire qu’on aura dévoré à vive allure. On peut enfin aller au lit en prenant soin de bien fermer les portes à double-tour. Et passer le livre à son voisin. Qui ronflait déjà et a bien fait d’en profiter : demain soir c’est lui qui pourra pas fermer l’œil.

Pour celles et ceux qui aiment se faire peur.
D’autres avis chez Babelio.

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