[...] Est- ce que c’est la place d’un homme ?
L'auteure, le livre (192 pages, 2013) :
Jusqu'ici, on a très peu fréquenté Yasmina Reza, auteure française (le plus souvent de théâtre) aux origines exotiques (Hongrie, Russie, Iran, ...).
Trop peu manifestement si l'on en juge par sa très belle plume à l'œuvre ici avec Heureux les heureux.
On aime bien :
❤️ Cette belle galerie de portraits, où chaque court chapitre est consacré à une fine petite tranche de la vie d'un couple ou d'un personnage. Quelques pages sans début ni fin, prises au vol, un instant volé. .
❤️ La plume souvent magique de Yasmina Reza qui excelle à rendre ces moments d'humanité, de tendresse, à voler ces instants au temps, à déceler les non-dits qui se cachent derrière l'ordinaire, à illuminer l'amour, le désespoir et les solitudes dilués ensemble dans le quotidien.
❤️ La plume souvent magique de Yasmina Reza qui excelle à rendre ces moments d'humanité, de tendresse, à voler ces instants au temps, à déceler les non-dits qui se cachent derrière l'ordinaire, à illuminer l'amour, le désespoir et les solitudes dilués ensemble dans le quotidien.
Le contexte :
D'entrée, l'exergue (une citation de Jorge Luis Borges) donne la clé du titre et du bouquin :
[...] Heureux les aimés et les aimants et ceux qui peuvent se passer de l’amour. Heureux les heureux.
L'intrigue :
Des clichés instantanés qui ne sont pas tout à fait des micro-nouvelles, qui ne composent pas tout à fait un roman ...
On parcourt un quartier de la ville et au fil des chapitres, on croise ici un couple, là leur médecin, plus loin un amant, une sœur ou un autre couple de leurs amis, des personnages qui traversent un chapitre et qui, devenus familiers, auront bientôt droit au leur, un peu plus loin.
[...] S'emmerder dans un supermarché à l’heure des courses de tout le monde. Est- ce que c’est la place d’un homme ?[...] Cela fait des années que je sais que je ne dois plus jouer en équipe avec ma femme Hélène.[...] Depuis que mon père est mort, je lui demande d’intervenir dans ma vie. Je regarde le ciel et lui parle à voix secrète et véhémente. C’est le seul être à qui je peux m’adresser quand je me sens impuissante. En dehors de lui, je ne connais personne qui ferait attention à moi dans l’au- delà. Il ne me vient jamais à l’idée de parler à Dieu. J’ai toujours considéré qu’on ne pouvait pas déranger Dieu. On ne peut pas lui parler directement. Il n’a pas le temps de s’intéresser à des cas particuliers.[...] Mais mon père est nul. Il ne m’entend pas ou ne possède aucun pouvoir. Je trouve lamentable que les morts n’aient aucun pouvoir.
On aime moins :
▼ Comme souvent dans ce genre d'exercice, les mini-nouvelles ne sont pas toujours égales et la seconde partie du bouquin laisse pointer l'artifice un peu plus souvent.
Pour celles et ceux qui aiment les puzzles.
D’autres avis sur Bibliosurf et Babelio.
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