mardi 10 janvier 2023

Les anges meurent de nos blessures (Yasmina Khadra)

[...] Cela devait finir ainsi.

      L'auteur, le livre (408 pages, 2013) :

On ne présente plus l'algérien Yasmina Khadra [déjà croisé ici], le pseudo "féminin" que l'auteur Mohammed Moulessehoul avait endossé sous la censure militaire. 
Avec Les anges meurent de nos blessures, il nous livre une très belle histoire.

      On aime :

❤️ La plume de Khadra fluide, élégante et agréable.
❤️ La misère, l'ascension, la chute du héros, qui composent une belle histoire (mais inscrite dans l'Histoire algérienne, on est quand même chez Khadra !).
❤️ Quelques belles pages sur la boxe (mais qui ne dérangeront pas les allergiques).
❤️ De belles romances amoureuses (mais qui finissent mal en général, comme chacun sait).

      Le contexte :

L'Algérie coloniale des années 30.

      L'intrigue :

Le parcours de Turambo, un pauvre gosse des quartiers pauvres qui deviendra un champion de boxe au foudroyant direct du gauche, un champion adulé de tous (et toutes). 
Mais chacun sait (sauf Turambo) que la gloire est éphémère et que l'on se brûle vite les ailes à s'approcher trop près des feux de la rampe, fussent-ils ceux du ring. 
[...] Je rentrais à Oran si triste que ma chambre accueillait la nuit plus vite que d’habitude. Le matin, en regagnant l’écurie, le sac de frappe pliait sous mes coups, et je jure qu’il m’arrivait de l’entendre gémir et demander pardon. 
 [...] Pour eux, je n’étais qu’une poule aux œufs d’or qui passerait d’elle- même à la casserole quand elle n’aurait plus rien à pondre. 
Le bouquin ne laisse d'ailleurs aucun doute qui s'ouvre sur l'échafaud auquel va être mené Turambo : la fin est annoncée, le lecteur est prévenu. 
[...] Je m’appelle Turambo et, à l’aube, on viendra me chercher. 
[...] Il n’y a de mort digne que pour ceux qui ont baisé comme des lapins, bouffé comme des ogres et claqué leur fric comme on claque un fouet, me disait Sid Roho. 
– Et pour celui qui est fauché ? 
– Celui- là ne meurt pas, il ne fait que disparaître. 

      On aime moins :

Le bouquin reste un peu long (l'histoire aurait gagné à être plus ramassée même si on comprend l'enthousiasme de l'auteur à nous faire partager son pays) et quelques effets de style un peu ronflants auraient pu être évités, mais ce ne sont là que défauts mineurs .

Pour celles et ceux qui aiment les boxeurs.
D’autres avis sur Bibliosurf et Babelio.

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