[...] On dit que les violons ont une âme.
L'auteur, le livre (268 pages, 2021) :
Le bordelais Yoann Iacono, haut fonctionnaire politique dans le civil, est né en 1980.
En 2021 il publie Le stradivarius de Goebbels, son premier roman, résultat de sa longue enquête sur l'histoire du violon offert par Goebbels à la jeune musicienne prodige japonaise Nejiko Suwa.
Un roman où il explore l'instrumentalisation de l'art par la politique.
On aime un peu :
❤️ Une petite histoire vraie au cœur même de la grande et terrible Histoire. La guerre vue sous un angle inhabituel.
❤️ Le destin peu ordinaire de cette toute jeune japonaise qui traverse "innocemment" les horreurs de l'époque, uniquement préoccupée de sa musique, dans les douces coulisses feutrées des auditoriums, salles de concert et grands hôtels.
❤️ Le mystère qui entoure l'instrument jusqu'aujourd'hui encore puisque Nejiko est décédée en 2012 et que son neveu garde toujours le violon et son secret.
❤️ Le destin peu ordinaire de cette toute jeune japonaise qui traverse "innocemment" les horreurs de l'époque, uniquement préoccupée de sa musique, dans les douces coulisses feutrées des auditoriums, salles de concert et grands hôtels.
❤️ Le mystère qui entoure l'instrument jusqu'aujourd'hui encore puisque Nejiko est décédée en 2012 et que son neveu garde toujours le violon et son secret.
Le contexte :
La jeune violoniste prodige n'a que 23 ans et poursuit ses études de musique à Paris, lorsque le nazi Goebbels lui offre le violon et une place au Philharmonique de Berlin, histoire de fêter dignement l'alliance entre les deux pays.
[...] La culture autoritaire et impérialiste japonaise de l'ère Showa épouse assez exactement celle du régime nazi.
C'est un instrument de musique rarissime, sans doute le résultat de la spoliation des juifs.
L'intrigue :
[...] L'histoire commence en Allemagne le 22 février 1943, vingt jours après la chute de Stalingrad. Le matin, à Munich, Sophie Scholl, 21 ans, est guillotinée avec son frère pour avoir distribué à I'Université des tracts appelant à la résistance contre Hitler. Le soir, à Berlin, le ministre de l'Education du Peuple et de la Propagande du Reich Joseph Goebbels offre un violon Stradivarius à Nejiko Suwa, jeune virtuose japonaise.
Le Stradivarius controversé est certainement un instrument confisqué à ses propriétaires juifs et l'auteur s'invente un double littéraire chargé d'enquêter à la Libération sur ce fameux violon en vue de le retrouver.
[...] On dit que les violons ont une âme. Les luthiers parlent toujours à voix basse de cette pièce d'épicéa placée à l'intérieur de la caisse de résonance et située à quelques millimètres du pied droit du chevalet. Le placement de l'âme à l'intérieur de l'instrument se fait quand il est terminé, avec une pointe aux âmes.[...] Et cette question qui revient toujours: qui jouait de ce violon avant elle ? Quelle était la sensibilité de ce mystérieux musicien ? Son répertoire, son style, son rythme ?[...] La guerre, elle laisse cela aux hommes, aux Oshima, aux Gerigk, Goebbels. Elle s'est persuadée que toute idéologie est par essence impérialiste, elle n'a jamais cherché à creuser le sujet. Sa guerre à elle est bien plus personnelle, obsessionnelle, dompter ce maudit violon. Le faire plier, le dresser, l'asservir.
On aime moins :
▼ En dépit du travail de recherche fourni par l'auteur, on a été un peu déçu par le style un peu distancié, le survol un peu fade de cette histoire qui hésite entre roman historique et enquête journalistique : ce mystérieux violon était vraiment un sujet passionnant, mais le bouquin manque d'émotion, de souffle, d'âme (un comble pour une histoire de violon !).
Peut-être parce que Nejiko tout comme son violon restent insaisissables ...
Pour celles et ceux qui aiment la musique.
D’autres avis sur Bibliosurf, Babelio et une interview de l'auteur.
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