lundi 13 mai 2024

De neige et de vent (Sébastien Vidal)


[...] Vous pouvez encore faire demi tour.

L'auteur, le livre (270 pages, mars 2024) :

Sébastien Vidal est un auteur français qui vit en Xaintrie, et qui, avec De neige et de vent, se lance dans le polar et nous invite dans les montagnes à la frontière italienne pour un polar noir.

On aime un petit peu :

 Un huis-clos à ciel ouvert dans un village reculé de montagne. Un étranger rejeté par les habitants. Une histoire qui lorgne du côté du Rapport de Brodeck. Un petit air de western et de Fort Alamo. Voilà qui avait de quoi allécher le lecteur qui passait par les Alpes à la frontière italienne.
[...] L’arrivant se penche et se rapproche pour lire une phrase inscrite à la peinture sous le nom du village : vous pouvez encore faire demi tour.
 Mais Sébastien Vidal a choisi de brosser son tableau en noir et blanc, sans aucune des 50 nuances de gris. Ses villageois montagnards sont bas du front, violents, racistes et peut-être consanguins. C'est bien dommage parce que le trait est forcé au point qu'on n'y croit guère.
 La bonne histoire est finalement mal servie par une écriture empesée et le grincheux a eu un peu de mal avec la prose très affectée de l'auteur : les effets de vocabulaire, les mots à la mode (rrraah cet horripilant "coruscant" qui brille désormais trop souvent sous les plumes dites branchées !), tout cela ne rend la lecture ni très fluide, ni très agréable. Passe encore lorsqu'il s'agit de décrire les évènements mais le texte perd toute crédibilité quand il s'agit d'entrer dans la tête des personnages.
[...] Il voit un homme tout blanc tenant un smartphone à l’œil coruscant.

L'intrigue :

Les Alpes près de la frontière italienne, un village reculé, isolé de la vallée par une tempête de neige. La fille du maire y est retrouvée assassinée. Au même moment un étranger arrive qui cherche un abri pour la nuit. Tous les ingrédients du polar noir sont donc réunis pour le drame !
[...] Tu as vu comme ils nous regardent passer quand on vient ? Les gens de ce bled m’ont toujours fait penser au roman Délivrance, tu as l’impression que ça peut dégénérer n’importe quand, pour n’importe quoi. Tu m’étonnes que les touristes traînent pas trop dans le coin.
[...] – Soupçonnés ? Juste soupçonnés ?
– Ici, ce qui compte c’est pas vraiment les preuves, c’est l’intime conviction, rétorque Orazio.
[...] Je pense qu’il n’y a rien de plus bête et dangereux qu’une foule en colère. Le nombre décime les conventions sociales, l’intelligence est divisée par le nombre d’individus.

Pour celles et ceux qui aiment les montagnards.
D’autres avis sur Bibliosurf et Babelio.
Livre lu grâce aux éditions Le mot et le reste (SP).

 

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