jeudi 4 juillet 2024

La princesse du sang (Max Cabanes/Doug Headline)


[...] Je voudrais rencontrer Robert Capa.

Les auteurs, l'album (208 pages, 2015) :

Après le très remarquable Fatale, on retrouve le dessinateur Max Cabanes et le journaliste Doug Headline pour une précédente adaptation d'un autre roman de Jean-Patrick Manchette (le père de Tristan Manchette alias Doug Headline) : La princesse du sang.
Avant d'être surpris par la grande faucheuse, Manchette amorçait avec ce roman un virage plus "géopolitique" dans sa carrière d'écrivain, qui annonçait une série d'autres aventures. 
Doug Headline avait à cœur de terminer ce projet pour en faire un film peut-être. Ce sera une BD sortie en deux volumes en 2011.
Une édition intégrale, revue et augmentée, a vu le jour en 2015 rassemblant les deux albums initiaux.

♥ On aime :

 Depuis longtemps on goûte (avec un peu de nostalgie) l'esprit post-soixante-huitard de ces néo-polars des années 70-90 quelque part entre anarchisme et pessimisme, celui des A.D.G., Vautrin ou Fajardie.
 On se passionne ici pour le contexte géopolitique complexe de cette intrigue : l'échec de la révolution hongroise de 1956 à Budapest, la lutte entre les services secrets français et étasuniens pour prendre le contrôle du MNA en Algérie, les débuts de la révolution castriste à Cuba, ...
Ambiance d'époque garantie qui rappelle le roman de Laurent Guillaume paru récemment : Les dames de guerre.
 On plonge avec délectation dans la jungle cubaine aux côtés de la jolie Ivy pour ce roman d'aventures au scénario foisonnant où l'on ira de surprise en surprise. 
 Et si Doug Headline était tout indiqué pour reprendre l'héritage paternel, les cadrages très rythmés de Cabanes accompagnent parfaitement le récit de leur trait "soigneusement négligé".

Le pitch :

1956. La jeune et jolie photographe Ivory Pearl, dite Ivy, part se mettre au vert dans la jungle cubaine après avoir passé plusieurs années à écumer tous les conflits de la planète pour ses reportages.
C'est son protecteur, Bob Messenger - un britannique qu'elle a rencontré pendant la guerre à Berlin alors qu'elle n'avait que quinze ans et que lui cherchait une "couverture" pour cacher son homosexualité, qui lui a suggéré Cuba comme lieu de villégiature, avec peut-être quelques arrières pensées ...

Pour celles et ceux qui aiment les aventurières.
D’autres avis sur Bibliosurf et Babelio.

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