[...] Quelqu’un voulait que cet homme souffre.
L'auteur, le livre (592 pages, mars 2024, 2022 en VO) :
On ne connaissait pas encore Liam McIlvanney, un écossais qui vit en NZ.
Mais on connaissait déjà son traducteur : David Fauquemberg, l'auteur de Bluff, roman lu en 2019 (qui se passait non loin de la NZ justement), auquel on avait décerné un de ces coups de cœur dont nous sommes un peu avare.
Bref, nous voici partis pour ce Retour de flamme, qui passe à un cheveu du coup de cœur.
On vous conseille quand même de commencer par l'enquête précédente, Le Quaker (malheureusement pas lu ici), auquel il est fréquemment fait référence dans ce second épisode.
On aime beaucoup :
❤️ On retrouve chez McIlvanney tous les thèmes chers à son compatriote Ian Rankin au point de se demander si ce ne serait pas leur région, cette fameuse Strathclyde entre Edimbourg (le fief de Rankin) et Glasgow (celui de McIlvanney), qui les inspire tous deux : compromissions policières, mafieuses, politiciennes ou affairistes, guerre des gangs, ...
❤️ On apprécie l'intrigue à tiroirs, riche et complexe, construite peu à peu par McIlvanney qui possède parfaitement l'art de dessiner des personnages aux histoires sombres et denses, les bons comme les méchants. Tout cela nous emportera bientôt dans un long et superbe dénouement, quand tous les fils seront peu à peu dénoués, quand une justice presque divine sera rendue dans ce pays tiraillé entre deux églises.
[...] Avant même ses trois ou quatre ans, Chisholm avait été capable de deviner, au bruit de la clé dans la serrure, le degré d’ivresse exact de son père et combien lui-même devait avoir peur.
Le pitch :
Comme chez Rankin avec le tandem Rebus/Siobhan, nous voici avec un duo de flics : Duncan McCormack et une jeune collègue Liz Nicol.
McIlvanney y ajoute une touche toute personnelle puisque son enquêteur fétiche ... est gay. Mais nous ne sommes qu'en 1975 et ce n'est pas franchement dans l'air du temps.
D'autant que McCormack n'est plus trop bien vu de ses collègues après avoir dénoncé la corruption d'un grand chef à plumes ... Ça non plus ça ne se fait pas, à Glasgow, en 1975.
[...] McCormack est devenu célèbre pour avoir démasqué la trahison d’un haut gradé, mais ses collègues n’ont pas apprécié.[...] Tous les autres savaient ce qu’il était : un type qui dénonçait ses collègues policiers. Qui lavait leur linge sale en public. Un mouchard. Une balance.
Ça démarre avec l'incendie d'un entrepôt qui fait quelques malheureuses victimes collatérales, et la découverte un peu plus loin d'un cadavre salement amoché et torturé.
[...] – Ça n’a pas été une mort facile, inspecteur. Quelqu’un voulait que cet homme souffre. Et il a souffert, aucun doute là-dessus.[...] On l’avait torturé avant de l’assassiner et de le balancer dans cette décharge. Le degré de préméditation et de planification suggérait que le tueur avait déjà fait ça. Ou allait le refaire.
Tout cela sent le règlement de comptes entre gangs, sauf que McCormack et son équipe, qui n'entendent pas se contenter des porte-flingues, ont bien du mal à coincer les chefs de bande, les caïds de Glasgow.
Quand une bombe explose devant le pub de l'un des gangs, certains invoquent même les fantômes de l'IRA.
Mais nous sommes en Ecosse, dans le Strathclyde, à Glasgow et les choses vont donc s'avérer bien plus complexes. L'intrigue bâtie par McIlvanney est particulièrement riche, matière d'un sacré bouquin, très noir.
[...] – C’est Glasgow, répliqua McCormack. On n’est pas trop du genre à réconforter.
Pour celles et ceux qui aiment les whiskies écossais.
D’autres avis sur Babelio.
Livre lu grâce à NetGalley et aux éditions Métailié (SP).
Mon billet dans 20 Minutes.
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