vendredi 12 février 2021

Du sable dans la bouche (Hervé Le Corre)

[...] Il n’y a rien de pire que la mort qu’on aurait pu éviter.

C'est la découverte récente du bordelais Yan Lespoux qui nous a aiguillonné pour (re)lire son compatriote Hervé le Corre.
On débute la série avec Du sable dans la bouche, sorti initialement en 1993 (avec une édition révisée en 2013).
Un bon choix qui nous emmène de Bordeaux au pied des Pyrénées, au cœur du pays basque puisque d'autonomistes il sera question ...
Fin 90, alors que gronde le bruit des bombes en Irak, un commando basque franchit la frontière pour venir faire sauter quelques explosifs le long des côtes françaises.
À leurs trousses, un tueur venu d'Espagne, un tueur qui n'aime pas les femmes.
[...] Madrid nie, et a toujours nié avoir engagé des tueurs.
[...] – J’étais plutôt content de le savoir loin, vous savez. Les types qui maltraitent les filles, on n’aime pas trop ça. 
– Il a même failli en tuer deux, précisa Garcia.
Côté français, les différents services de police sont sur les dents après les premières bombinettes et la mort d'un gendarme.
On suivra la cavale des survivants du commando depuis la Gironde jusqu'au piémont. 
Un grain de sable viendra saboter les opérations et tout ça finira pas très bien, mais ça on s'en doute évidemment.
[...] – Vous jouerez le rôle du grain de sable. 
– Ça se piétine, un grain de sable. C’est même fait pour ça. 
– Vous manquez singulièrement d’imagination, pour quelqu’un d’aussi intelligent. Un grain de sable dans une mécanique aussi précise que ce genre d’intervention en devient la pièce maîtresse.
Quelques années plus tard, la vengeance d'une femme viendra ouvrir et refermer cette histoire.
[...] Mathilde marche dans les rues de Bordeaux. Elle est sortie de prison et elle boite.
Le court récit (quelques 150 pages) est sec et serré comme un expresso bien noir, et belle surprise, les femmes y tiennent des rôles de choix comme dans la tragédie d'Antigone habilement convoquée ici.
La prose d'Hervé Le Corre y est remarquable de précision et de maîtrise.
Sur les mêmes thèmes, on pourra relire le bouquin de Marin Ledun, un peu plus politique.

Pour celles et ceux qui aiment les histoires qui finissent mal en général.
D’autres avis sur Babelio.

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